Selon Jeune Afrique, Claude Assira, figure connue du barreau camerounais, vient de créer la surprise en démissionnant de son poste de trésorier du Conseil de l'ordre national des avocats. Un geste qui tranche avec la culture politique locale du silence et de la compromission.
Pour Jeune Afrique, sa démission intervient en plein projet de construction d'un siège pour le barreau, dont le coût exorbitant de 6,2 milliards de francs CFA (9,5 millions d'euros) a cristallisé ses réserves. "Je trouve ce montant sans commune mesure avec nos capacités financières", explique-t-il, remettant en question la légitimité du bureau actuel qui a dépassé la durée légale de son mandat.
Selon les informations de Jeune Afrique, cet anticonformisme semble être une tradition familiale. Son père, Léonard Assira Engoute, magistrat intègre, avait déjà payé le prix de son indépendance lors des élections législatives de 1992, où il présida rigoureusement la Commission nationale de recensement des votes.
Jeune Afrique rapporte que Claude Assira ne cache pas sa critique d'un régime qu'il estime "à bout de souffle". Avocat depuis près de trois décennies, il dénonce "un État policier" et la "déliquescence visible dans la plupart des aspects de la vie civile", faisant référence aux récentes violences contre ses confrères, comme l'agression de Richard Tamfu par des gendarmes.
Jeune Afrique indique que malgré ce contexte difficile, l'avocat garde un optimisme à toute épreuve. "Il faut accepter le risque de conflit pour espérer avoir un jour un droit et une justice qui correspondent à nos souhaits", affirme-t-il, encourageant les jeunes à embrasser la profession malgré les obstacles.
Actuellement défenseur de Jean Marie Atangana Mebara, ancien secrétaire général de la présidence condamné à 25 ans de réclusion, précise Jeune Afrique, Claude Assira continue de croire en la possibilité d'une justice plus équitable.