Xavier Messe, figure emblématique du journalisme camerounais, a récemment tiré la sonnette d'alarme sur l'état actuel de la liberté de presse dans le pays. Lors d'une intervention sur l'émission "7 Hebdo" de STV, il a dépeint un tableau inquiétant d'un paysage médiatique paralysé par la peur et l'autocensure.

Messe pointe du doigt un changement radical dans l'atmosphère médiatique, attribuant en partie cette évolution à un récent arrêté du préfet du Mfoundi. Selon lui, cette mesure a instillé une peur généralisée parmi les journalistes quant aux conséquences potentielles de leurs publications.


Le journaliste chevronné témoigne de l'impact direct de ce climat sur ses propres méthodes de travail. Il révèle : "Aujourd'hui, on voit comment les journalistes ont peur de s'exprimer. Chaque fois que j'écris un éditorial, je suis obligé de le faire lire à plusieurs personnes, y compris des juristes, pour me dire ce que je risque. C'est un comportement que je n'avais pas."


Messe observe une évolution frappante dans le contenu et le ton des publications médiatiques. Il note : "Regardez les titres de journaux, la presse qu'on a aujourd'hui n'est pas celle d'il y a 5 ans, parce que tout le monde a peur." Cette observation souligne un changement profond dans l'approche des sujets sensibles par les médias camerounais.


Le journaliste exprime un sentiment de nostalgie face à cette évolution : "Durant toute ma carrière, aucun de mes articles n'a été censuré. Mais aujourd'hui, je n'ai pas la même liberté. Je prends des précautions que je ne prenais pas." Cette déclaration met en lumière le contraste saisissant entre le passé et le présent de la liberté de presse au Cameroun.

Les observations de Xavier Messe soulèvent des questions cruciales sur l'avenir du journalisme au Cameroun. Alors que la peur et l'autocensure semblent gagner du terrain, le défi pour les professionnels des médias et les défenseurs de la liberté de presse sera de trouver des moyens de préserver l'intégrité et l'indépendance du journalisme dans ce climat difficile.