Le Chairman du Social democratic front (Sdf) a fait la mise au point au cours de la 4ème session ordinaire du Comité exécutif national (Nec) tenue au siège régional du parti à Yaoundé le 12 octobre dernier.
Celui qui a remplacé Ni John Fru Ndi était tout feu toute flamme samedi dernier dans les locaux refaits du siège du parti. Au cours de la longue séance qui a tenue sur plus de la moitié d’une journée diurne, il a donné la position de son parti sur les coalitions qui se forment dans l’écosystème politique camerounais en vue de la prochaine élection présidentielle. « Nous nous réjouissons du fait que les partis se mettent ensemble. Nous sommes ouverts à tous ceux aimeraient ou voudraient travailler avec nous. Je vais répéter ce que j'ai toujours dit, le Sdf ne ferme la porte à aucune Coalition » , a-t-il déclaré d’entame sur la question.
Il ne s'agit pas d' une coalition d'hommes, poursuit-il, car c'est le système au Cameroun qui est malade et c'est le système qu 'il faut soigner. « Remplacer Monsieur Biya avec un Biya bis, ne fera que perpétuer ce système-là. Il est donc important qu 'on change de débat. Nous ne sommes pas à la recherche d' un homme providentiel » , souligne le chairman tout de blanc vêtu. Il enchaîne en indiquant qu’ils veulent un programme politique qui est porté par un homme. Un programme politique auquel la majorité des Camerounaises et des Camerounais adhère. « Voilà notre approche » , lance-t-il. Et tous ceux qui se reconnaissent dans ce programme, à ceux qui ont un programme similaire, on peut travailler ensemble.
Vous savez, précise-t-il avec emphase, les laboratoires du Rdpc vous font parler des coalitions. C'est eux les plus grands gagnants de ce qui se passe aujourd'hui. Il faudrait être naïf pour ne pas le voir. En le faisant, ils envoient le message selon lequel le fait que les partis politiques ne se soient pas mis ensemble est sûrement la cause pour laquelle Monsieur Biya aurait gagné. Cela ne sera pas, ça sera par la fraude ! Par ailleurs, il interroge le rôle joué par les journalistes pourtant plus avertis que les autres citoyens parce qu 'ils sont le plus souvent au faîte de plusieurs manœuvres politiques. « Ils doivent le comprendre et informer les Camerounaises et les Camerounais sur les véritables enjeux. Je n'ai pas encore suivi un organe de presse qui fait de l'éducation politique sur le sujet » , se plaint-il à l’endroit des professionnels des médias. Revenant sur les coalitions, il souligne que la pire des choses qui peut arriver dans cette perspective est lorsque deux partis politiques arrivent au pouvoir avec des programmes opposés.
Si le Sdf se met avec un parti politique qui est jacobin dans sa nature et jacobin dans ses textes, juste après la prestation de serment avec "i do si sweat" , il n' y aura que des batailles. Qu’on se mette autour d'une table et on avance On ne va s'entendre sur rien et on va rendre le pays ingouvernable. Il est donc important que si les gens se mettent ensemble, ils aient un minimum sur un programme commun. Que ceux qui veulent qu 'il y ait une conférence constitutionnelle, que ceux qui pensent qu 'il faut une période de trois ans pour mettre sur pied les fondements, se mettent autour d' une table. « Que ceux qui veulent travailler comme nous, qu 'ils viennent, qu’on se mette autour d' une table et on avance » , lance-t-il comme appel.
On ne veut pas le faire tout seul. On n'aspire pas à le faire tout seul. « Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas gouverner ce pays tout seul tout comme le Rdpc avec tous les moyens d'État est incapable de gouverner ce pays. La question pour nous n'est pas un débat. C'est de se demander si c'est le moment opportun. Aujourd'hui, je pense que non » . Les partis politiques devraient présenter aux Camerounaises et aux Camerounais leur programme politique. Ensuite on voit les programmes qui se ressemblent pour faire des concessions et avancer ensemble. Mais pas avant. On ne doit pas se mettre ensemble tout juste parce qu 'on vise la place du président de la République. Il faut sortir de ce système-là. « Notre programme déconstruit le système actuel. Quand vous avez une Constitution qui met le pouvoir entre les mains d' une seule personne, cela fait le lit à tous les problèmes que nous avons aujourd'hui.
Et nous sommes depuis 1990, dans tout ce que nous avons publié comme manifestes, comme programmes, nous déconstruisons ce système et cela ne peut se faire qu 'à travers le fédéralisme. Nous ne sommes plus un pays de 3 millions de Camerounais où une seule personne peut diriger le pays » . Il faudrait qu 'à chaque niveau, les gens aient les moyens et les compétences pour diriger ce pays. C'est pour cela que le pays n’avance pas. Pour finir, Joshua Osih a insisté que son parti doit concourir dans toutes les circonscriptions électorales du pays, aux prochaines élections législatives et municipales.