Le projet de loi controversé portant révision du code pénal devrait être débattu en séance plénière au Parlement camerounais ce mercredi 22 juin.
L’ordre des avocats, qui assure ne pas avoir été consulté, a demandé le retrait du texte. Le projet en son état actuel modifie en profondeur le champ pénal, il introduit de nouvelles infractions, pénalise l’adultère.
Il prévoit aussi des amendes et des peines de prison allant de six à trois ans pour les locataires qui sont défaillants deux mois d'affilée.
Au Cameroun, les locataires mauvais payeurs de mauvaise foi ne sont pas à l’abri d’une expulsion. Mais si le nouveau texte voit le jour, les locataires en difficultés financières suite à des coups durs - divorce, licenciement ou décès d’un proche - seront menacés au pénal.
C’est inadmissible, proteste Philippe Nanga, qui dirige l’association Un monde avenir. « C’est quand même scandaleux de voir ce genre de disposition prévue dans une loi, souligne-t-il.
C’est quand même scandaleux que les plus démunis, qui doivent être prioritairement protégés par l’Etat soient ceux qui sont désormais menacés par l’Etat. Sachant très bien que, de plus en plus, la situation économique se dégrade. »