Nous exprimons notre désaveu quant à la gestion de l’incident qui impliquait l'élève de 16 ans, au cœur d'une affaire de mœurs. La diffusion de vidéos la montrant huée et humiliée à la sortie de vos locaux par d’autres élèves est inacceptable.

Il nous apparaît comme une nécessité absolue de vous rappeler la responsabilité morale et éducative qui vous incombe, en tant qu’encadrants, dans la gestion des crises comme celle-ci , ainsi que le respect des principes fondamentaux de la dignité humaine.

Vous aviez la responsabilité de préserver l’intégrité de cette jeune existence, de l’accompagner dans les limites de votre rôle d’encadrant, de l’aider à se reconstruire sans la soumettre à de nouvelles expositions, après que les vidéos la concernant aient déjà, de manière inévitable, eu un impact négatif sur sa vie (relations amicales, familiales).

Comment peut-on, dans un cadre aussi institutionnel et éducatif, laisser une enfant, encore en pleine construction de son être, devenir la cible d’une telle dégradation publique ? Les actes qu’elle a commis, bien que répréhensibles, ne sont que l’expression d’un premier écart dans une existence qui se cherche.

Il aurait été préférable d'envisager un renvoi ou une suspension temporaire sans l'obliger à revenir dans vos locaux. Pour éviter de l’exposer à la vindicte collective, dans un contexte où elle a, en réalité, un immense besoin d’accompagnement, d’écoute et de réorientation.

Rappelons-nous que l’enfant, tout comme le parent, reste confronté à un monde extérieur où il est impossible de tout maîtriser. Si l’on peut donner la vie à un enfant, on ne peut en revanche en contrôler la totalité des pensées et des influences qu’il reçoit, en particulier dans une société dévoyée par des valeurs souvent perverties.

Cette même société, où les adultes ont transformé le sexe en un commerce sordide, où les injures et autres comportements déviants ne cessent de polluer l’esprit des jeunes, est une source de confusion et de souffrance pour nos enfants.

Loin de vous accuser de négligence, nous vous enjoignons de prendre conscience des terribles conséquences d’une telle exposition pour l’avenir. Si cette jeune fille était la vôtre, auriez-vous toléré une humiliation publique aussi dévastatrice ?

Cette question devrait hanter chaque conscience, car l’humiliation publique est un poison pour l’âme, surtout pour une enfant qui cherche encore sa place dans ce monde. Avez-vous mesuré les cicatrices invisibles que de telles expériences peuvent laisser ? Avez-vous pris en considération l'impact irréparable sur sa santé mentale, sur son avenir, sur ses rêves ?

Chers encadrants du Collège Adventiste, nous vous exhortons à adopter une approche professionnelle et rigoureuse dans la gestion de telles situations à l'avenir. De promouvoir des valeurs fondamentales telles que le pardon, la bienveillance, la tolérance, et de mettre en œuvre des actions de sensibilisation concernant la santé mentale et le bien-être.

À tous les élèves, chérissez l’école et la connaissance, car c’est en elles que réside la véritable force qui vous appartient.