Le 22 septembre 2024 a marqué le quatrième anniversaire de l'incarcération de plusieurs militants politiques au Cameroun, un événement qui continue de susciter l'émotion et la mobilisation à travers le pays. Des responsables régionaux, départementaux, communaux, ainsi que des sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) se sont rassemblés pour témoigner leur soutien aux détenus.

Appolin Fossi, porte-parole des prisonniers politiques de la prison centrale de Douala New Bell, a exprimé la gratitude des détenus envers tous ceux qui ont bravé les difficultés pour venir leur apporter réconfort et encouragements. Dans un message empreint d'émotion, il a souligné l'impact positif de ces visites sur le moral des prisonniers, déclarant que "la journée d'hier a pu diminuer 06 mois sur nos peines".

La solidarité s'est également manifestée au-delà des frontières nationales. Les militants et sympathisants de la diaspora ont été salués pour leur "amour inconditionnel" et leur soutien continu, démontrant l'ampleur internationale de cette cause.

Un aspect particulièrement touchant de cette commémoration a été la présence d'anciens compagnons de lutte, eux-mêmes ex-détenus. Leur participation, malgré les difficultés de réinsertion auxquelles beaucoup font face, a été perçue comme un témoignage puissant de la solidarité forgée dans l'adversité. Fossi a évoqué le "lien inséparable" créé entre les détenus depuis leur rencontre le 29 septembre à la cellule 14, soulignant l'esprit d'unité qui persiste au-delà des murs de la prison.
Cette commémoration s'inscrit dans un contexte politique tendu au Cameroun, à l'approche des élections de 2025. Les partisans du MRC et de son leader, le professeur Maurice Kamto, considéré par ses soutiens comme le "président élu", voient dans cette mobilisation un signe d'engagement et de détermination pour le changement politique qu'ils appellent de leurs vœux.

L'événement soulève également des questions sur la situation des droits de l'homme et des libertés politiques au Cameroun. La détention prolongée de ces militants, qualifiés de "prisonniers politiques" par leurs soutiens, continue d'être un sujet de préoccupation pour de nombreuses organisations de défense des droits humains, tant nationales qu'internationales.

Alors que le Cameroun se prépare pour les échéances électorales de 2025, cette commémoration rappelle les défis persistants en matière de pluralisme politique et de liberté d'expression dans le pays. Elle met en lumière la résilience des mouvements d'opposition et la solidarité qui unit leurs membres, malgré les obstacles auxquels ils font face.