Samuel Eboua , SGPR raconte cela dans son livre « une décennie avec le Président Ahidjo »
« J'avais obtenu de passer le week-end dans ma localité d'origine. Je rentre à Yaoundé lundi soir et dès mardi matin, je suis reçu par le Président.
Je lui fais le compte rendu de l'état d'avancement des travaux de ma villa en construction à Nkongsamba : "un gouffre de fonds", lui dis-je.
En effet, l'entrepreneur a exigé six millions de francs pour la seule main-d'œuvre. Je dois moi-même acheter tous les matériaux, qui sont constamment détournés. Il manque tantôt ceci, tantôt cela...
- Eboua, ne me parlez pas des affaires de construction. Vous vous souvenez du projet de ma villa à Garoua. J'ai pris le devis qui m'était présenté pour le montant global des travaux. Or, tenez-vous bien, on vient tout juste de me signaler que ce montant ne se rapporte qu'au gros-œuvre !
Il faudra encore deux fois ce montant, sinon plus, pour les finitions. J'avais demandé quelque chose de simple, pas un palais avec du marbre partout. Il faut que je m'adresse à ma banque pour un découvert. Je n'oublierai jamais, jusqu'à ma mort, le coup qu'ils m'ont fait ... »
Aujourd’hui, les brigands se servent directement dans les caisses de l’Etat pour construire leurs maisons et satisfaire les caprices de leurs enfants.
Ahidjo pouvait avoir tous les défauts du monde mais il avait le sens de l’Etat et respectait la chose publique.