Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa riposte après avoir été cité dans une affaire de cambriolage. Il aurait caché une énorme somme d’argent, en devises étrangères, cachée dans sa ferme.
Il a mobilisé les membres de son parti, l’ANC pour le soutenir au parlement. Ses avocats tenter de l’innocenter. Les observateurs pensent que cette affaire est l’un des plus grand scandale sous la présidence de Ramaphosa.
La personne qui accuse Ramaphosa est un ancien espion. Il s’appelle Arthur Fraser. Ce dernier a rédigé les faits sous forme de rapport. La police dispose d’une copie. Ce mardi, les députés doivent se pencher sur le dossier.
Selon Fraser, un proche collaborateur de M. Ramaphosa, Bejani Chauke, avait apporté de "grosses sommes" en dollars américains d'Arabie saoudite, d'Egypte, du Maroc et de Guinée équatoriale. L’assistant de Ramaphosa est accusé d’avoir caché l'argent dans un canapé chez lui dans la banlieue de Johannesburg, avant de transférer l'argent dans la ferme M. Ramaphosa avec la complicité du Président.
Par la suite, des voleurs, de mèche avec l'un de ses employés, ont volé 4 millions de dollars soit 3,3 millions de livres sterling et 8 millions de dollars.
Selon l’ancien maître-espion, 20 millions de dollars ont été "transférés" à un citoyen sud-africain, quelle le Président a nommé.
L’affaire a suscité une vague de réactions. Car environ huit organismes – dont la banque centrale – ont été impliqués dans des enquêtes.
M. Ramaphosa a nié tout acte répréhensible. L’enquête est dirigée par un ancien juge en chef. Il a déclaré qu'il ne pouvait pas "vérifier" les allégations. Pour le président, il a déclaré que les accusations de Fraser sont infondées.
M. Chauke avait également nié les allégations.
Par contre Ramaphosa reconnait que la somme de 580 000 de dollars avaient été volés dans sa ferme en février 2020.
Selon le président cette provient de la vente de 20 buffles à un homme d'affaires soudanais le jour de Noël en 2019. C’est cet argent qui a été volé.
Cependant, les gens doutes de la version du Président. Rien en prouve que la vente des biffles a réellement eu lieu. Aucune preuve ne le démontre.
"Nous pensons que le président doit apporter des précisions sur les devises étrangères volées, ainsi que sur la transaction sous-jacente", ajoute le groupe d'expert.
On se pose la question si seulement 580 000 dollars avaient été volés, car un suspect appréhendé avait avoué avoir volé 800 000 dollars, tandis qu'un enquêteur, dans un audio, mentionnait la somme de "20 millions".
"Que l'on fasse référence au dollar américain ou au rand sud-africain [rand sud-africain], ce montant caché dans la ferme du Président est bien supérieur à 580 000 dollars."
Le groupe d’experts a déclaré un autre "élément troublant", dans cette affaire. Pour eux, le vol n'a été signalé ni à la police locale, ni à la Direction des enquêtes sur les crimes prioritaires (DPCI), l'unité de police chargée d'éradiquer le blanchiment d'argent et le crime organisé en Afrique du sud.
Il a déclaré que le Président, en tant que propriétaire de la ferme, est tenu par la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption. Dans ce cas, devait signaler le vol à la DPCI.
Les experts estiment qu'il y avait des éléments pour qu'une commission de destitution du Parlement enquête sur l’affaire de vol qui concerne le Président Ramaphosa. Dans ces types d’affaires, Ils imposent une amende ou une peine de prison à quiconque ne signale pas un vol avec une amande de plus de 100 000 rands.
"Une personne qui garde d'énormes sommes d'argent illicites cachées chez elle est peu susceptible de signaler le vol de cet argent de peur d'être découverte. Elle peut être impliquée dans le blanchiment d'argent", a déclaré le groupe d’expert.
"C’est pour cette raison, le législateur a jugé prudent d'imposer à toute personne ayant connaissance d’un délit de vol de le signaler", a ajouté le groupe d’experts. Il a également conclu que le chef de l'unité des gardes du corps de M. Ramaphosa, le général Wally Rhoode, avait constitué une équipe qui avait enquêté sur le vol, traquant les suspects au Cap et de l'autre côté de la frontière namibienne.
Malgré cela, personne n'a été poursuivi ou reconnu coupable de vol, selon le rapport du groupe d’experts.
Les experts ont également déclaré que les informations dont ils disposaient démontrent que M. Ramaphosa avait demandé l'aide de son homologue namibien, Hage Geingob, pour appréhender un suspect, et que le général Rhoode s'était rendu en Namibie dans le cadre de l'enquête.
Les experts ont déclaré avoir noté que le bureau de M. Geingob avait publié un communiqué de presse cette année niant tout acte répréhensible de la part du dirigeant namibien, mais "de manière significative" il n'a pas nié le fait que le président Ramaphosa l'avait sollicité.
Selon le groupe d’experts juridiques, le dirigeant sud-africain "avait abusé de sa position de chef de l'État pour faire enquêter sur l'affaire et demander l'aide du président namibien pour appréhender un suspect".
Pour eux, il y a conflit d’intérêt. Pour eux, un chef d’État ne peut pas être impliqué dans l'élevage de bétail et de gibier" et sa façon de faire « n’est pas incompatible avec ses fonctions ».
En conséquence, les experts juridiques estiment qu'il y avait des motifs suffisants pour que le Parlement établisse une commission de destitution - qui aurait le pouvoir d'assigner des témoins et des documents - pour mener des enquêtes plus approfondies, avant de décider si le président devait ou non être démis de ses fonctions.
Cependant, M. Ramaphosa a contesté le rapport des experts juridiques devant la plus haute cour d'Afrique du Sud. ses avocats le qualifie d’illégal et affirment qu'il devrait être annulé.
Ramaphosa souhaite rempiler à la tête de l'ANC. La direction du parti a ordonné à ses députés, qui forment la majorité au parlement, de voter contre l'adoption du rapport.
La loi stipule qu'un président ne peut être destitué que si ses violations présumées de la constitution et de la loi sont "graves".
Les nombreux partisans de M. Ramaphosa espèrent que les plus hauts magistrats sud-africains trancheront en sa faveur.
Quant à l'argent volé, rien n’est clair.
La police namibienne a rapporté - selon le groupe d’experts juridiques- qu'elle avait identifié des comptes bancaires, des lodges, des maisons et des véhicules soupçonnés d'avoir été achetés avec l’argent volé. Tandis que M. Fraser a déclaré que le général Rhoode avait "saisi" de l'argent en Namibie, bien que le le principal garde du corps du président a « catégoriquement nié avoir enquêté sur le vol d'argent ».