Actualités of Monday, 21 August 2023

Source: Le Témoin n°0214 du 21 août 2023

Comment a-t-il pu : une erreur impardonnable de l'opposant Kamto mise au grand jour

Erreur politique Erreur politique

On savait depuis des lustres que la scène politique, sous tous les cieux, ressemble à une arène de catch ou à un ring de boxe. Il n’y a pas beaucoup de place pour les enfants de chœur et les bisounours. On s’y étripe parfois comme des chiffonniers.

La classe politique camerounaise est allée encore plus loin dans l’inélégance en voulant transformer les obsèques du chairman du SDF, Ni John Fru Ndi, en théâtre de règlement de comptes. Les séparatistes avaient donné le ton en multipliant les actes d’intimidation sur le terrain. Des leaders de partis politiques leur ont emboîté le pas sous couvert de prétextes aussi fallacieux que spécieux.

Certains ont prétendu qu’ils n’avaient pas reçu de faire-part de deuil du comité d’organisation. D’autres encore ont traité le défunt de tous les noms : opposant préféré du régime, chouchou du président Paul Biya et du RDPC, etc. Le mérite du RDPC n’en est que plus grand, lui qui a observé une trêve par respect pour le défunt et s’est impliqué à toutes étapes des obsèques pour rendre un hommage au disparu.

Face à la mort, la moindre des choses c’est de ranger les couteaux, de remiser les armes et de décréter un cessez-le-feu. Quitte à reprendre les hostilités immédiatement après. On doit le faire par respect pour les morts mais aussi pour les convenances de civilité et d’élégance dans la pratique politique.

Le comble de l’inélégance et de l’indécence a été franchi par Maurice Kamto, le leader du MRC. Il n’a pas trouvé mieux, pour faire parler de lui ou occulter les obsèques de John Fru Ndi, que d’organiser une conférence de presse le jour de la levée de corps et des hommages prévus à Yaoundé. Sans doute l’urgence de la concurrence faite à un mort.

Quelle urgence y avait-il à organiser un tel événement en même temps que le début des obsèques officielles décrétées par le président de la République en mémoire du chairman du SDF ? De nombreux observateurs se sont posé la question.
La réponse relève sans doute du mauvais jeu politique doublé de l’hypertrophie du « je », autrement dit cette volonté narcissique d’exister et d’éclipser l’autre.

Cette hypothèse est d’autant plus plausible que le thème de cette conférence de presse est purement surréaliste. En effet, le leader du MRC fait un procès d’intention au régime en place parce qu’il a lu dans une boule de cristal qu’il s’apprête à reporter les échéances électorales prévues en… 2025. Diantre ! Un tel don de divination a un nom : c’est de l’anticipation-fiction !