Le caissier de l'agence comptable de l’Assemblée nationale est sommé de clarifier la gestion de la caisse de l'institution parlementaire. Mais tout le monde sait que si ce vol spectaculaire a été possible dans les caisses de la 3è institution du pays, c’est grâce au cercle et au réseau mis en place par le président de l’Assemblée, Cavaye Yeguié.

Les frasques se succèdent à l'Assemblée nationale du Cameroun. Après la sortie de piste du directeur de cabinet du président de l'auguste chambre, voici un autre scandale qui secoue la troisième institution de la République. Un trou de près de 3 milliards dans la trésorerie de la chambre basse du Parlement.

Dans une correspondance datée du 20 septembre 2023, le président du comité ad-hoc chargé de l'évaluation administrative et financière de l'Assemblée nationale demande des « éclaircissements sur la gestion des numéraires parvenus à la caisse au titre des exercices 2022 et 2023 ». Demande adressée au caissier de l'agence comptable de l'Assemblée.

Dans le détail, le député Théophile Baoro, le président du comité ad-hoc, s'appuie sur le rapport préliminaire adressé au président de l'Assemblée nationale par les questeurs. Ceux-ci ont constaté un « creux de caisse de l'ordre de l'ordre de 2 719 696 001 Fcfa, soit 948 689 994 Fcfa au titre de l'exercice 2022 et 1 771 006 007 Fcfa pour le compte de l'exercice 2023 à la date du 31 mai ». À en croire le parlementaire, ces calculs résultent de l'exploitation des documents comptables mis à la disposition des questeurs par le caissier lui-même, et qui avait « pris soin de signer un engagement sur l'honneur de leur fournir toutes les informations sollicitées ».

Les 948 689 994 Fcfa représente le « solde théorique » obtenu par la questure après exploitation des données du livre journal qui retrace tous les paiements en numéraires, les titres partiellement payés, titres payés non enregistrés et les bons pour au 31 décembre 2022.

La même démarche a abouti au solde théorique de 1 771 006 007 Fcfa le 31 mai 2023. Au moment où nous mettions sous presse, l'on n'était toujours pas fixé sur le fait de savoir si le caissier de l'agence comptable de l'Assemblée nationale a effectivement renseigné les préoccupations du président du comité ad-hoc.