Cinq présumés cambrioleurs du commissariat spécial de Mokolo sont en garde à vue au commissariat de sécurité publique depuis le 11 mai dernier. Après une filature de plusieurs jours, les cinq suspects, tous des repris de justice, ont été interpellés les 11 et 12 mai derniers dans plusieurs quartiers de la ville de Mokolo.
Après avoir été longuement cuisinés au cours d’un interrogatoire, les présumés malfrats sont passés aux aveux complets et ont confié aux enquêteurs que trois membres de leur gang sont encore en cavale. C’est la délégation régionale de la police régionale de l’Extrême-Nord qui s’est saisie du dossier et a diligenté l’enquête afin de mettre la main sur les fuyards et déterminer les commanditaires de ce cambriolage.
On n’en saura pas plus sur leur identité exacte. Selon le commissaire spécial de Mokolo, Foumena Fréderic, «pour l’instant, le dossier est entre les mains de la police judiciaire qui mène l’enquête. Tout ce que l’on sait, c’est que ce sont tous des repris de justice et deux ou trois autres membres du groupe sont encore activement recherchés». La filature des suspects en cavale suit son cours.
Détournement
Pour rappel, dans la nuit du 20 avril 2017, des malfrats ont cambriolé le commissariat spécial de Mokolo, emportant le contenu d’un tiroir : la somme de 247 000 Fcfa et des procès-verbaux d’audition de plusieurs chefs d’établissements entendus au cours de l’enquête sur le détournement des dons du chef de l’Etat aux élèves déplacés du département du Mayo-Tsanaga. L’argent volé avait été restitué par le proviseur du lycée de Mozogo, Gabriel Sali, dans le cadre de l’enquête sur les détournements.
Pour les mêmes faits, les proviseurs des lycées de Ouzal, de Mozogo et de Tourou, des Cetic de Ouzal, de Sir, du Ces de Gouria et le délégué départemental des enseignements secondaires du Mayo-Tsanaga, ont été auditionnés. Les cambrioleurs cherchaient visiblement à effacer les traces des documents liés à l’enquête.
Un cambriolage pour le moins osé, ce d’autant que le commissariat spécial de Mokolo est situé juste entre la préfecture, le palais de justice, la compagnie de gendarmerie et la brigade de gendarmerie de Mokolo. Les malfrats qui savent pertinemment que le commissariat ne dispose ni d’un gardien de nuit, ni d’un service de permanence, ont profité pour opérer sans être inquiétés cette nuit-là.