A travers son projet lié à la maitrise de la gestion, du traitement et de la valorisation des déchets solides, cette commune entend promouvoir une agriculture durable.

Lieu­dit « Ngui » ce vendredi 19 février 2016. Nous sommes à quelques encablures de l’école publique de ce quartier de la ville de Dschang. Ici, la première chose qui frappe les visiteurs, ce sont ces amas d’ordures exposés sur plusieurs hectares de terrain.

Sauf que, ces détritus n’y sont pas hasard. Ils y ont été expressément déversés par des agents commis pour les opérations de pré­collecte dans les quartiers, dans le cadre du projet de maîtrise de la gestion, du traitement et de la valorisation des déchets solides municipaux dans la commune de Dschang (Magetv). Et au bout d’un processus bien défini, la connotation péjorative que charrie leur appellation va se muer en un précieux produit, de plus en plus prisé par les agriculteurs : le compost.

« Quand les ordures arrivent ici, nous procédons d’abord au tri des déchets. D’un côté les biodégradables ? de l’autre côté, les non­biodégradables. Ce sont les premiers qui nous intéressent pour l’instant », explique Martin Anagué, chef d’équipe de compostage. Par la suite poursuit­il, dès que les déchets biodégradables sont stockés en tas de 5 tonnes chacun, commence alors le processus de retournement.


Le premier intervient à partir du cinquième jour. Avant la phase de fermentation, interviennent cinq retournements, renseigne Martin Anagué. Jusque­là, produit n’est encore prêt à l’emploi. Car il faut encore attendre sa maturation, puis le criblage et le séchage qui viendront mettre un terme au processus avant l’empaquetage et la commercialisation. Pour conduire le processus, une vingtaine d’ouvriers qui travaillent de manière rotative.

1130 tonnes d?ordures traitées

Entre décembre 2014 et janvier 2016, 1130 tonnes d?ordures ont été traitées, nous informe­t­on. Soit une moyenne de plus de 80 tonnes par mois. A partir de ces déchets, durant la même période, 87,25 tonnes de compost et 0,95 tonne d’agro­compost ont été produits. Certes ces chiffres peuvent être flatteurs ? mais ils restent encore en deçà des 185 tonnes escomptées par la commune de Dschang, cheville ouvrière du projet.

10 000 tonnes de déchets à traiter à l’horizon 2017
Au cours d’une rencontre du comité de pilotage du projet Magetv tenue le 19 février dernier dans la sale des actes de la commune de Dschang, les différents acteurs ont non seulement fait le point sur les deux années d’implémentation du projet, mais aussi jeté les bases d’une amélioration des résultats dans les années à venir.

A l’horizon 2017 notamment, le traitement de 10 000 tonnes de déchets est envisagé ? ainsi que la vente d’au moins 85% du compost produit. Pour accroitre cette capacité, l’on annonce l’entrée en service d’un nouveau site pour le traitement des déchets, situé au lieu­dit « Siteu ».

Fruit d’un partenariat entre la commune de Dschang et les différents codemandeurs et associés intervenant dans la chaine de gestion des déchets à Dschang, le projet Magetv est présenté comme le prolongement des actions antérieures d’amélioration du service de gestion des déchets dans la commune de Dschang.