Actualités of Friday, 26 February 2016
Source: cameroon-info.net
Que doit-on dire en temps de guerre ? Qu’est-ce qui est proscrit ? Comment traite-t-on l’information en temps de conflit ? Ce sont quelques axes qui ont sous-tendu le séminaire de formation que viennent de suivre les journalistes camerounais. Organisée par le ministère de la Défense (MINDEF) en partenariat avec celui de la Communication (MINCOM) et du Conseil national de la communication (CNC), la formation à laquelle prenaient également part des officiers supérieurs de l’armée, s’est déroulée les 24 et 25 février 2016 au Hilton hôtel de Yaoundé.
Le Jour du 26 février indique que « la rencontre a d’abord pris les allures de leçons données aux journalistes issus de l’essentiel des médias nationaux : presse écrite, presse en ligne, radio et télévision ». De l’avis du président du CNC « Le traitement de l’information en ce temps ne peut plus être fait selon les mêmes règles qui ont cours en temps normal », a dit Peter Essoka qui n’a pas manqué d’affirmer que certains journalistes ont été irresponsables.
Fidèle à lui-même, le MINCOM, Issa Tchiroma, a exhorté les professionnels de l’information à se mettre au service « de l’Armée et du président Paul Biya ». En temps de guerre, « les journalistes doivent oublier leur liberté d’informer en ce temps de guerre qui est un moment exceptionnel. Un temps que personne ne peut délimiter », note Le Jour, relayant les propos du MINCOM.
Pour sa part, Joseph Beti Assomo, le MINDEF a exprimé son inquiétude concernant les « analyses faites dans la presse, susceptibles de démoraliser et démobiliser les troupes ». Certains ont même estimé que la presse « doit parler d’une seule voix » en temps de guerre. Ce qui a provoqué une levée de boucliers A ce propos, notre confrère écrit : « Du coup, il y a eu des voix comme celle d’Eric Benjamin Lamère, reporter de guerre attitré à la CRTV, pour déclarer qu’en temps de guerre, le journaliste ne s’en tiendra pas aux informations officielles fournies par l’Armée. Par ailleurs, les médias seront vigilants sur la gouvernance au sein de la grande muette . En effet, il n’est pas question de se taire si les soldats au front manquent d’eau à boire. C’est davantage cette mauvaise gouvernance qui peut démoraliser et démobiliser les troupes. Le dire est même salutaire pour celles-ci ».
« Cela étant dit, les journalistes ont au moins révisé leurs leçons sur la responsabilité en temps de guerre. Les chefs militaires ont aussi compris jusqu’où la presse fera des concessions. Sur cette base, des recommandations ont été faites pour établir des relations harmonieuses entre les deux corps : répondre aux sollicitations des journalistes, mettre à leur disposition l’information 24h/24, leur permettre d’effectuer des descentes au front, les protéger ou encore multiplier des formations sur le journalisme », conclut Le Jour.