• L'un s'appelle Seidou Mbombo Njoya, ancien président de la Fécafoot
• L'autre s'appelle Moussa Njoya, politologue
• Leur point commun, ils partagent une même haine contre Samuel Eto'o
On savait qu'ils portaient le même nom de famille: Njoya. Mais l'on ne connaissait pas cette proximité (bien cachée) entre Moussa Njoya et Seidou Mbombo Njoya.
Il a fallu un récent évènement à Foumban pour que des photos entre Seidou Mbombo Njoya et son frère Moussa Njoya soient prises et publiées sur les réseaux sociaux.
Ces images valent mille mots. Mais elle expliquent aussi et surtout d'où vient la haine ou les critiques acerbes de Moussa Njoya contre Samuel Eto'o.
En effet, élu président de la Fécafoot après avoir battu le président sortant Seidou Mbombo Njoya, Samuel Eto'o a depuis plusieurs mois essuyé les critiques acerbes de Moussa Njoya. Pour ce dernier, tout ce que Eto'o fait est en noir et tourné en dérision. Même si une action de l'ancien capitaine est saluée pour son utilité, pour Moussa Njoya, cette action est noire. Rien d'autre.
Moussa Njoya peut avoir raison sur plusieurs points. Mais sa proximité avec Seidou Mbombo Njoya rend subjectif ses opinions.
Ci-dessous l'une des dernières critiques contre Eto'o et la Fécafoot
Après quelques jours de silence, le politologue Moussa Njoya revient à la charge avec une tribune dans laquelle il cite les maux qui miment la Fédération camerounaise de football où règne à cause de Samuel Eto'o, des maux comme l’adulation de la corruption, la sacralisation du népotisme…
"Ce dont la FECAFOOT est le nom …
- L’adulation de la corruption : dès le lendemain de l’élection du nouvel exécutif, je me suis retrouvé dans un débat télévisé à vision 4 dans le cadre de l’émission « Africa Vision Sport » qu’anime Boney Phillipe. Au cours de celle-ci, un membre du comité exécutif a avoué en mondovision avoir reçu de l’argent pour infiltrer et trahir « Seidou ». Pire, il a affirmé n’être pas le seul à avoir perçu de l’argent pour voter en faveur de Samuel Eto’o. Cette information, qui sous d’autres cieux aurait été une affaire d’Etat et aurait engendré des ripostes socio institutionnelles tant sur le plan judiciaire que juridique et politique, est passée sans grand effet dans l’opinion publique. Bien plus encore, bon nombre ont applaudi cet exploit de Nyassa Soleil qui a su « dribler » et tirer son épingle du jeu.
Dans une société où la corruption a fait tant de mal et continue encore à briser des vies au quotidien, ce qui se passe à la Fécafoot nous laisse croire et même voir que les Camerounais, au-delà des récriminations verbales, au fond d’eux aiment et adulent la corruption et surtout les corrompus.
- La sacralisation du népotisme : dès le lendemain de son installation à Tsinga, le nouvel exécutif s’est lancé dans une frénésie de nominations et de recrutements, au point où, chose jamais vue au monde, pas un jour ne passe sans son lot de nouveaux « élus ».
Mais ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que ces nominations sont faites sur la base de cooptations dans le but essentiel de récompenser les copains et les affidés. Ceci sans aucune considération pour les compétences ou encore les acquis. La Fecafoot est ainsi transformée en « cours des miracles » où on récompense toutes les « danseuses ».
Pire encore, de toute l’histoire du Cameroun l’on aura vu le petit-frère d’un président être autant mêlé dans les affaires de la fédé, au point d’être désigné comme l’égérie de la société en charge de la distribution des futurs équipements des Lions Indomptables. Ici, le conflit d’intérêt est un petit mot !
Cependant, tout ceci est fait sous l’approbation d’une bonne partie de l’opinion publique qui approuve cette gestion familiale et patrimoniale d’une institution/organisation publique.
Mais alors diantre ! Pourquoi venir nous bassiner les oreilles avec le fait que pontes du régime remplissent leurs enfants et proches dans les écoles de formation étatiques, dans les entreprises publiques et parapubliques ; ou encore que leur octroie l’essentiel des marchés publics ?
C’est ce Cameroun où chacun gère l’institution à lui confiée comme sa propre plantation que nous voulons apparemment. Alors dorénavant, trêve de jérémiades hypocrites !
- L’acclamation des violations des règles fondamentales du Droit : Avec le nouvel exécutif de la Fécafoot, l’on peut fonctionner toute une année sans budget, changer l’organigramme sans Assemblée générale, licencier le personnel sans préavis ni conseil de discipline, et surtout modifier la durée du mandat du président en cours pour le rallonger avec effet rétroactif, et cela est perçu comme étant normal.
Mieux encore cela est acclamé, non seulement par le petit peuple, mais aussi par des politiciens qui se disent opposants.
Alors, j’espère que le jour où le président Paul Biya décidera de réunir son bureau politique, et plus tard le parlement où il a une majorité écrasante, pour modifier des dispositions constitutionnelles avec effet rétroactif, ils n’y trouveront rien à redire ! Ayant validé le dangereux précèdent de la Fécafoot, qui est extrêmement lourd de sens !
- La célébration de l’incohérence : nous gagnons contre le Burundi, les joueurs sont tancés, traités de tous les noms d’oiseaux et menacés par le président pour leur « piètre » prestation ; le tout dans un show audiovisuel qui n’est pas sans rappeler les heures de gloire d’un Dadis Camara en Guinée. Quelques mois plus tard, on perd face à une équipe de l’Ouzbékistan classée plus de trente places après le Cameroun, et dont 95% ne situeraient pas sur une carte, mais les joueurs sont acclamés et staff félicité.
Avec le Cameroun, on a inauguré une nouvelle vision du football : jouer pour perdre !
Hors des stades, on estime que le Cameroun mérite largement mieux que Le coq sportif en guise d’équipementier, car celui n’est pas dans le top quatre des grands dans le monde du football. Bien plus, on fustige la confidentialité de la clause financière.
Mais pour « remédier » à tout cela, on s’en va chercher un « équipementier » dont 99,99% des camerounais et même des africains n’en ont jamais entendu parlé ; avec qui on signe un contrat « juteux » dont on ne donne point le montant du fait de la confidentialité jadis condamnée et conspuée ; et plus grave encore, c’est une « multinationale » sans bureaux connus (qui reçoit exclusivement dans les hangars et les restaurant), sans employés ou actionnaires connus en dehors d’un mystérieux personnage, et surtout sans nationalité !
Et le tout sous des hourra d’un patriotisme anti-français alors que la quasi-totalité des sponsors de la fédé sont des entreprises françaises ; le coach adjoint, l’analyste vidéo, le préparateur physique étant tous français.
Vous avez dit cohérence ?!
- La canonisation de la perfidie : avant l’arrivée du nouvel exécutif de la fédé, il y a un certain nombre de personnages qui se faisaient passer pour des opposants radicaux au régime. Depuis, qu’ils sont impliqués dans les activités lucratives du côté et tout autour de Tsinga, tout va pour le mieux au Cameroun. Les prisonniers du MRC peuvent désormais crever en prison, vous ne les verrez plus trimballer leurs silhouettes dégoulinantes de sueurs dans les dédales du palais de justice de Yaoundé ou de la prison de Kondengui.
Et que dire de cette bonne Dame, qui quelques mois auparavant ne ratait pas une occasion pour vilipender le régime de Yaoundé et se demander comment peut-on organiser une Can dans un pays où on manque de tout, et qui non seulement est devenue par la force des choses le plus grand défenseur de cette compétition, mais est allée jusqu’à saluer l’élégance du président de la Caf, Patrice Motsepe, qui est allé remettre le trophée à la tribune au « très sage » Paul Biya ? Il faut dire que de mirobolants marchés (révélés après négation et gesticulation de sa part) dans le cadre de la Can sont passés par là !
Qu’on se le dise bien une fois pour toute : en 90% des Camerounais réside en bonne et due place un « Jean de Dieu Momo » ou un très bon « Issa Tchiroma Bakary » !
- La consécration de l’esbrouffe : A la Fécafoot, un coup on s’en prend au ministre des finances et à l’agent comptable qu’on accuse de ne pas vouloir donner la subvention décidée par le gouvernement ; un coup on leur présente des excuses et on fait semblant de les aduler. Sans pour autant dire au final si on avait finalement reçu l’argent et surtout le montant querellé. Mystère ! Boule de gomme !
Dans la même veine, un coup on accuse les présidents des clubs d’être des fossoyeurs ; un coup on leur confie l’argent pour la seconde partie du championnat, alors qu’ils n’ont pas présenté les comptes d’exploitation exigés.
Mieux encore, on peut lancer un appel d’offres pour 7 jours, weekend compris, et choisir l’adjudicataire 3 jours plus tard; sans pour autant donner les noms des autres soumissionnaires, encore moins le cahier de charges.
Ce qui est surtout bien là-bas désormais c’est qu’on peut s’approprier tout ce qui est bien : la présence du public à la finale ; la qualification de Coton sport ; et même le soleil qui apparait dans le ciel. Mais dès que ça tourne casaque, ce sont les autres les fautifs !
Que dire des sponsors qu’on annonce en grandes pompes, mais dont on ne donne jamais le contenu des contrats, encore moins la contrepartie que recevront les équipes qui sont pourtant les principaux acteurs du football ?
Passez, y a rien à voir ! Surtout pas les retombées financières de la Can !
- La canonisation de l’unanimisme : Désormais à la Fécafoot, si vous êtes élus dans les instances et que vous n’êtes pas d’accord avec « Mobutu – Idi Amin Dada » vous êtes chassé. Guibai Gatama en sait bien quelque chose. Chose jamais vue dans l’histoire du Cameroun !
Même si « Intestin » rime avec « Célestin », qu’est-ce qui peut bien pousser un « opposant », même s’il a déjà s’Apar, à acclamer le fait qu’on expulse du comité exécutif un membre du fait de la non convergence de ses points de vue avec celles de président ? Le principe voltairien ne veut-il pas que : « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire » ?!
Quand je pense aux sacrifices consentis par nos parents dans les années 1990 afin que plus jamais ne règne le monolithisme et l’unanimisme, et que je vois qu’aujourd’hui l’intolérance de la divergence est célébrée, je me rends bien compte qu’il est des peuples qui ne méritent pas qu’on se sacrifie pour eux ! Et que quoi qu’on dise : cette nation a les dirigeants qu’elle mérite !
- La banalisation de la violence : De tout temps, les présidents de la Fécafoot ont été critiqués voire conspués. Certains comme Iya Mohamed (malgré son bilan qui est le plus élogieux de l’histoire du football camerounais) ont eu des destins beaucoup plus tragiques.
Mais jamais au grand jamais, l’atmosphère n’a jamais été aussi nimbée de violence. Désormais, à la moindre prise de position contraire à celle des dirigeants de Tsinga, c’est la ruée des injures, intimidations et autres invectives.
Et l’on passe très vite de la tentation à la réalisation en termes d’agressions physiques. C’est ainsi que désormais la participation à des débats radios ou télés devient une activité très risquée, car la probabilité de voir un estropié désargenté vous bondir dessus est plus que grande.
Toute chose qui n’est pas sans rappeler l’ambiance nauséeuse de l’élection présidentielle de 2018.
Il faut dire que le nouvel exécutif a réussi la prouesse de réunir à Tsinga tous les extrémistes et ethno-fascistes de tous bords qui ont savamment conçu et implémenté l’agressivité qui a nimbé le landerneau politique camerounais entre 2017 et 2021.
Et je vois déjà d’ici, tout amusé, le torrent d’injures qui va se déverser sur moi à la suite de la publication de ce billet. Mais, soyez en rassurés, c’est l’absence de tension qui m’empêche de dormir.
Et comme on dit chez les Senoufo : « un enfant né sous l’orage n’a pas peur des barrissements de l’éléphant » !