La récente réunion de concertation organisée par le ministère des Sports et de l’Éducation physique (MINSEP) a été marquée par des plaintes appuyées des présidents de clubs camerounais, exigeant des réformes rapides et concrètes pour améliorer leur situation. Ces doléances, qui traduisent un profond malaise dans le secteur du football national, ont été exprimées sans détour, avec des attentes claires envers les autorités.

Les présidents de clubs ont d’abord exprimé leur frustration quant à l’absence de retombées financières suite à la participation des Lions Indomptables à la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Selon eux, cette compétition majeure aurait dû permettre de générer des fonds importants pour les clubs qui contribuent à la formation des talents nationaux. "Nous nous attendions à des retombées financières substantielles après la Coupe du Monde, mais rien n’est revenu aux clubs," déplorent plusieurs dirigeants, insistant sur le rôle central qu'ils jouent dans la préparation des jeunes joueurs pour l'élite nationale.

Une autre revendication majeure concerne la confiscation des recettes générées lors des matchs. Les clubs dénoncent cette pratique, qui limite leurs capacités financières déjà précaires. "Nous ne comprenons pas pourquoi les recettes des matchs nous sont systématiquement retirées alors que nous avons du mal à couvrir les frais de fonctionnement," a déclaré un président de club sous couvert d’anonymat.

La question de la répartition des sponsors a également été mise en avant. Les présidents de clubs critiquent une distribution inégale ou insuffisante des quotes-parts des sponsors, ce qui pénalise particulièrement les structures les moins influentes. "Les clubs moins connus sont tout simplement laissés pour compte dans la répartition des partenariats, cela crée un déséquilibre dangereux pour le développement de notre football," soulignent plusieurs dirigeants.

Enfin, la question des subventions gouvernementales a fait l’objet d’une vive critique. Les clubs dénoncent le non-reversement des subventions promises par l'État, ce qui freine considérablement leur capacité à gérer les opérations quotidiennes et à investir dans la formation des joueurs. "Les subventions promises ne sont jamais versées, ce qui nous met dans une situation intenable," ont déclaré plusieurs présidents.

Face à ces doléances, les clubs exigent des actions immédiates de la part du MINSEP. Des réformes profondes sont réclamées pour restaurer la confiance et redynamiser le football camerounais. "Nous avons besoin de solutions concrètes maintenant, pas de promesses en l’air," ont insisté les présidents de clubs à l’issue de la rencontre.