Les résultats publiés le 10 août 2022 ne font pas l’unanimité au sein de l’opinion. La ministre de l’Habitat et du Développement urbain, pointée du doigt au motif qu’elle aurait favorisé les candidats de l’Ouest, sa région d’origine.
« Félicitations aux admis dont les w w parents déboursent entre 5 et 7 millions pour qu’ils soient admis. C’est de ça qu’il s’agit et de rien d’autre. Le ministre de l’Habitat et du Développement urbain devrait passer devant la Commission Peter Mafany Musongue pour s’expliquer.
Si on soutient le président Paul Biya, il faut soutenir ses idéaux d’un Cameroun prospère pour tous et non celui d’un Cameroun où les uns pan des pratiques de corruption prétendent être supers intelligents et les autres des supers cancres”.
Ainsi a réagi un internaute, visiblement en colère, suite à la publication en date du 10 août des résultats du concours d’entrée en première année de l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme de Lomé au Togo.
Cette autre polémique survient alors qu’on n’a pas fini de parler des récents résultats du recrutement des cadres à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), avec une liste d’admissibilités bourrée de noms des proches parents d’Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur tchadien de cette institution financière sous régionale.
Qu’un deuxième front de contestations s’ouvre au ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), coordonnateur au niveau local, du concours d’entrée en première année de l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (Eamau), session 2022.
Politique d’exclusion
Des résultats rendus publics par voie de communiqué le 10 août 2022, la région de l’Ouest Cameroun se taille la part du lion, avec 10 candidats définitivement admis dans cette prestigieuse institution académique d’envergure internationale basée à Lome, la capitale politique togolaise, en Afrique de l’Ouest.
Suffisant pour que d’aucuns pointent la volonté du Minhdu d’exclure les autres Camerounais de ce secteur névralgique. Ce qui n’a évidemment pas manqué de susciter indignation et colère sur les réseaux sociaux.
D’aucun y voient ainsi la main criminelle de Célestine Ketcha Courtès, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, accusée d’avoir favorisé les candidatures issues de sa région d’origine.
Ainsi, affluent des réactions sur la toile. Toutes, sans exception, émettent des réserves quant à la crédibilité des récents résultats de l’Eamau et exigent même que ce concours très contesté soit annulé afin que tous les postulants repartent sur des bases égalitaires.
« Afin de comprendre le succès éclatant, propre à une seule région au concours international d’admission à l’École des métiers de l’architecture et de l’urbanisme depuis plusieurs années, il faut savoir et connaître la région d’origine du Camerounais qui est directeur du développement et de la recherche dans cette école. Il s’agit de Monsieur Ndongo Nguendia. Ne vous fiez pas au nom « Ndongo” pour croire qu’il serait du Centre. C’est lui qui organise en fait le Concours. Quand il est au Cameroun, il habite le Camps Sic de Aiessa« , clarifie, sous anonymat, un cadre du Minhdu, ulcéré par les magouilles
Une vieille pratique
Les résultats du concours d’entrée à l’Eamau sont ainsi contestés depuis 201 I L’ancien Minhdu, Jean Claude Mbwentchou, avait été critiqué suite à la publication des résultats définitifs en 2018, saison au cours de laquelle neuf (9) admis sur dix (10) étaient original! es de sa région, l’Ouest.
Dans la filière architecture, sur les 10 candidats retenus, 9 étaient originaires de l’Ouest, tout comme tous les 5 candidats de la liste d’attente.
La filière urbanisme faisait pire avec tous les 6 admis et les deux parmi les 3 candidats de la liste d’attente appartenant à la même région. La filière gestion urbaine ne faisait guère mieux en recrutant 3 des 4 candidats et leurs deux remplaçants à l’Ouest.
Une vieille pratique donc.Ainsi,en l’absence d’une autre école, l’ancien Minhdu, ainsi que son successeur, s’assurent que les architectes et urbanistes viennent essentiellement de l’Ouest.
Pas surprenant que ses originaires contrôlent bureaux d’études, cabinets et autres entreprises opérant dans le secteur, et sont assurés de remporter toutes les commandes publiques.
C’est dire que le cœur de Célestine Ketcha Courtès, ministre de la République, censée promouvoir et défendre la politique de non exclusion prônée par le président de la République Paul Biya, ne bat que pour l’Ouest.