Après avoir dressé un portrait plus qu’élogieux du Premier ministre de Paul Biya, Jeune Afrique a fait le zoom sur les relations qu’entretient Joseph Dion Ngute avec les autres pontes du régime.

« Il a beau être la deuxième personnalité de l’exécutif selon la Constitution, mais aussi membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), dans la pratique, le Premier ministre est régulièrement mis en concurrence avec Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre secrétaire général de la présidence depuis plus de dix ans, ainsi qu’avec certains cadors de son gouvernement, comme Esso et Motaze. Depuis sa nomination en janvier 2019, le juriste anglophone de 69 ans se contente du peu de pouvoir qu’on lui laisse exercer, et d’avaler quelques couleuvres avec un stoïcisme remarquable », soutient Jeune Afrique.

« Mais la douleur de certains coups de canifs laisse des traces. Comment oublier le communiqué du ministre René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement, rendu public dans la nuit du 23 au 24 janvier dernier, qui désavouait une médiation sur la crise anglophone conduite par le Premier ministre ? « Faisant suite aux récentes informations diffusées par certains médias, le gouvernement informe […] qu’il n’a confié à aucun pays ou entité extérieurs, un quelconque rôle de médiateur ou de facilitateur », affirme le texte.Pourtant, en septembre 2022, Joseph Dion Ngute avait bien reçu mandat oral du président Biya de mener ces pourparlers sous l’égide de l’ONU et du Canada. Le but de la feuille de route délivrée était de parvenir en décembre à un cessez-le-feu, pour permettre au chef de l’État de l’annoncer, lors de ses vœux à la nation. Ce projet a plu au Premier ministre, qui tenait ainsi l’occasion de prendre sa revanche sur Ferdinand Ngoh Ngoh, auquel il reproche d’avoir torpillé le Grand dialogue national que lui-même avait organisé en 2019 », a précisé le Magazine panafricain.