Le lundi 20 juin dernier, le footballeur camerounais Samuel ETO’O a été condamné par la justice espagnole a 22 mois de prison et au paiement d’une amende de près de deux millions d’euros. L’ancien capitaine de l’équipe nationale du Cameroun a plaidé coupable et accepté d’acquitter la somme réclamée. Il faut tout d’abord préciser que les condamnations de moins de 24 mois ne sont pas privatives de liberté dans la péninsule Ibérique et équivalent à une condamnation avec sursis. Par ailleurs, le natif de douala n’est pas le premier sportif poursuivi par la justice espagnole pour les mêmes raisons, liées à la fraude fiscale.
Cependant, le cas de Samuel Eto’o est différent. D’abord pour le traitement irrespectueux qui lui a été réservé. La justice espagnole a voulu théâtraliser le procès. Eto’o est entré au tribunal sous l’objectif d’une forêt de caméras et de dizaines de photographes. Fait curieux : certains photographes ont été autorisés à accéder à la salle d’audience. Depuis quand laisse-t-on les photographes photographier les audiences ? Pourtant, une photo montrant le président de la Fecafoot devant la barre circule. Il y a-t-il une photo de Neymar, Messi ou Ronaldinho dans un tribunal ? Celle de Samuel Eto’o fait le tour du monde. Dès lors, il est légitime de se poser des questions : Pourquoi Eto’o a été filmé ?pourquoi les autres n’ont pas été photographiés ?
Comment un média anglais, 15 minutes après la fin de l’audience, a-t-il publié des fuites manifestément issues du parquet, d’autant que le détail de la procédure n’avait pas encore été définitivement clôturé ? Est-ce qu’on a voulu humilier Eto’o, l’Africain qui se bat pour la dignité du footballeur africain ?
Jeune footballeur, Eto’o a été arnaqué par son conseiller financier de l’époque. Bien que ce dernier ait été condamné à payer 18 millions d’euros à Eto’o, ce gestionnaire de patrimoine véreux n’a jamais rien remboursé à Eto’o. Et la justice espagnole n’a jamais rien fait pour exécuter la sentence.
Outre ces faits, il est judicieux de rappeler que ce procès a commencé en 2009. Et, comme par hasard, la procédure s’est accélérée dès l’annonce de l’élection de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football. N’est pas légitime de penser aujourd’hui que l’ancien blaugrana est victime du racisme systémique qui gangrène l’Europe et tente de détruire tout ce qui brille au bénéfice du continent noir ? N’oublions pas non plus cette mafia qui a voulu renvoyer l’organisation de la CAN 2022 au Cameroun et qui s’est heurtée à Un « NON » catégorique et historique de l’icône du football africain. La condamnation et l’orchestration de son humiliation visent à discréditer celui que la jeunesse de tout un continent a érigé en modèle. Puisqu’il n’est pas contrôlable, il faut stopper son ambition de prendre, un jour, la tête de la Fifa. Il faut démolir l’image de l’ancien entraîneur d’Antalya sport pour contrôler et continuer à manipuler le football Africain. Ceux qui expriment leur joie après cette condamnation n’ont pas compris que le président de l’instance faîtière du football camerounais paye le lourd tribut du RACISME issu de la vieille Europe. Les forces agissant contre l’émancipation de l’Afrique ne dorment jamais.
Que certains y voient l’occasion de chasser Eto’o de la Fecafoot est juste à l’image de la décrépitude morale et de la myopie stratégique qui nous maintient dans la pauvreté.