Actualités of Friday, 4 November 2016

Source: cameroon-info.net

Condamnez moi à mort - ex-DG des Impôts

Polycarpe Abah Abah, ex-DG des Impôts Polycarpe Abah Abah, ex-DG des Impôts

Près de deux ans après sa condamnation à 25 ans de prison fermes, l’ancien Directeur Général des Impôts a à nouveau écopé, le 3 novembre 2016, de 20 ans de prison pour le détournement de plus d’un milliard de FCFA.

Tracassé par cette nouvelle condamnation alors qu’il clame son innocence, Polycarpe Abah Abah n’est pas resté muet après le verdict. Visiblement dos au mur, il a même souhaité une condamnation à mort. Ces propos sont repris par Le Jour, dans son édition du 4 novembre 2016.

«Au moment où cette décision est lue par vous, vous pouvez imaginer combien est grande mon indignation, mais surtout combien est grande mon interrogation.

Le président de la République avait dit quel avenir voulons-nous pour nos enfants ? Au vu des décisions que vous prenez, nous sommes tentés de dire quel avenir voulons-nous pour notre justice ? Je sais que dans votre for intérieur vous savez que je suis innocent.

Messieurs les membres de la collégialité pourquoi m’accusez-vous de ce que je n’ai pas fait alors que vous savez que l’argent a été payé aux bénéficiaires des remboursements TVA parmi lesquels l’État du Cameroun. Je souhaite que vous ayez la paix du seigneur dans vos cœurs sachant que par vos décisions vos brisez des vies, vous brisez des familles. Nous savons dans quelle pression vous travaillez. Mais nous constituons l’histoire de ce pays ensemble.

Monsieur le président, vous et moi constituons l’histoire de ce pays. Est-ce que vos enfants seront fiers de cette décision quand ils l’a liront ? Je souhaite qu’il y ait des magistrats parmi eux. Est-ce que c’est comme cela que vous participerez à la construction d’une nation harmonieuse ? Est-ce que vous vous êtes posé la question de savoir si cette décision ne va pas dans le sens de la menace publique ? Demain viendra et je suis sûr que nous nous retrouverons dans d’autres circonstances.

Je suis en prison depuis neuf ans, le Procureur demande de me condamner à la prison à vie pendant que nous y sommes condamnez moi à mort ! J’ai servi fidèlement ce pays. Si c’est votre manière de me remercier, je suis chrétien, je m’en remets au seigneur et au Tribunal de l’histoire. C’est le seigneur, notre seigneur qui vous jugera et qui nous jugera. Encore une fois je vous souhaite d’avoir la paix dans vos cœurs, mais je sais que vous ne l’aurez pas».