Le ministre délégué à la Justice, Jean de Dieu Momo, a livré un témoignage détaillé de la cérémonie de présentation des vœux au palais présidentiel, contredisant les rumeurs sur une supposée perte d'influence du président camerounais.

Dans un compte-rendu publié après la cérémonie du vendredi 10 janvier, le président du PADDEC décrit un Paul Biya en pleine possession de ses moyens, répondant avec "flegme" et "pondération" aux diverses interpellations, notamment celles de l'opposition concernant les prochaines échéances électorales.
Le ministre s'est particulièrement attardé sur l'échange entre le chef de l'État et Tomaïno Ndam Njoya, leader de l'UDC, au sujet de la réforme du code électoral. "Le président l'a encouragée à bien préparer les élections présidentielles à venir et à œuvrer pour que la paix règne avant, pendant et après les élections", rapporte Jean de Dieu Momo, qui dit avoir suivi la scène "avec amusement", dissimulé derrière la ministre Ketcha Courtes.

Cette sortie médiatique intervient dans un contexte de questionnements croissants sur la réelle capacité du président Biya, âgé de 93 ans, à diriger le pays. Des rumeurs persistantes suggèrent que le pouvoir serait en réalité exercé par son épouse Chantal Biya ou par le Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Selon le ministre délégué à la Justice, plusieurs invités auraient délibérément testé la lucidité du président lors de leurs échanges. "Certains ont été confus, surtout ceux qui proclament, on ne sait sur la base de quoi, qu'il ne décide plus de rien", affirme-t-il, balayant ainsi les spéculations sur une possible mise sous tutelle du chef de l'État.