Actualités of Monday, 7 March 2022

Source: www.camerounweb.com

Confidences à Chirac : voici pourquoi Paul Biya a la phobie des voyages en Afrique

Il craint les attaques d’un putschiste camerounais disparu dans la nature depuis 1984 Il craint les attaques d’un putschiste camerounais disparu dans la nature depuis 1984

• Paul Biya n’aime pas voyager en Afrique

• Il craint les attaques d’un putschiste camerounais disparu dans la nature depuis 1984

• Les collaborateurs de Biya profitent de la situation


De son vivant, l’ancien président gabonais Ali Bongo lui reprochait le fait de répondre absent à presque tous les sommets de chefs d’Etat africains qui se tiennent sur le continent. Paul Biya aime voyager mais le président a peur de passer des séjours sur des terroirs africains. Sa phobie, s’explique par l’évaporation dans la nature du célèbre putschiste, le jeune capitaine Guerandi Mbara. Après le coup d’Etat manqué de 1984 ( deux ans seulement après l’arrivée au pouvoir de Paul Biya), ce jeune gradé de l’armée camerounaise a été le seul survivant des putschistes. Il a réussi à s’échapper du Cameroun pour s’installer au Burkina Faso où il entretient de bon rapports avec les anciens dirigeants de l’époque ; Thomas Sankara et Blaise Compaoré. Si officiellement, Ouagadougou a toujours rassuré Yaoundé de surveiller de près les agissements de Guerandi Mbara, Paul Biya n’a jamais été convaincu.

Le chef de l’Etat a la phobie des voyages en Afrique. Il décline la quasi-totalité des invitations craignant une éventuelle attaque terroriste contre sa personne. Il s’est d’ailleurs confié à un président français qui a tenté de le rassurer.

‘’ En 2004, arguant de risques élevés pour sa sécurité, Paul Biya hésite même à prendre part au sommet de la Francophonie qui se tient alors à Ouaga. Il faudra toute l’habileté du président français Jacques Chirac pour le convaincre de faire le voyage. Pendant ce temps, à Yaoundé, le cas de Guérandi fait débat. Au sein du pouvoir, certains le veulent plutôt vif que mort. Pour les « sécurocrates » du régime, qui attisent les peurs liées au trauma du 6 avril, Guérandi est une opportunité, tant il est vrai que, lui vivant, les fonds spéciaux ne viennent jamais à manquer’’, rapporte le journal Jeune Afrique.

Un fonds de commerce

Sachant que le chef de l’Etat a une peur bleue de Guérandi ses collaborateurs, à chaque fois qu’ils ont besoin de liquidité, évoquent des risques imminents d’éventuelles attaques menées par l’ancien capitaine de l’armée. Paniqué Biya ordonne les décaissements pour sa sécurité et surtout pour mettre hors d’Etat de nuire Guérandi.

‘’ Sachant Biya sensible aux questions de sécurité, ils agitent le risque de déstabilisation pour demander le financement à fonds perdus d’opérations foireuses.

D’autres assurent pouvoir convaincre le fugitif de rentrer à Yaoundé contre un portefeuille ministériel… Rien de tout cela ne se réalise. Les millions coulent à flots, l’opposant rejette toute idée de retour. Au fil des ans, son habileté à échapper aux services spéciaux camerounais a fait de lui un mythe. Son intransigeance a entretenu la méfiance du pouvoir à l’égard du Grand Nord. Elle a aussi conforté les faucons de l’armée qui voulaient sa peau’’, révèle Jeune Afrique qui a annoncé plus tard, l’enlèvement de Guérandi.