Reçus par vagues différentes par le chef de l’Etat depuis son séjour helvétique, quelques dignitaires de son régime auraient évoqué avec lui les questions d’actualité liées à l’avenir immédiat du Cameroun, à l’instar du règlement de la crise anglophone, la probabilité d’un remaniement ministériel, et éventuellement la question de la succession à la tête de l’Etat.
Toutefois, selon une autre analyse, la qualité des personnalités ainsi «consultées» prête le flanc à d’autres enjeux autour de ces rencontres. Pour ces esprits éclairés, il n’est pas exclu qu’avec ces «confidents», le chef de l’Etat ait évoqué la question taboue de la succession à la tête de l’Etat. Difficile d’en dire davantage, sauf à spéculer sur la probable volonté du président d’évoquer avec ses «amis» et «confidents» l’avenir du Cameroun après lui. Si tout le monde sait que Paul Biya serait disposé à briguer un nouveau mandat à la tête de l’Etat, il se susurre dans certains cercles, qu’il pourrait éventuellement passer la main en cours de mandat, compte tenu de plusieurs facteurs, afin de réaliser une transition pacifique du pouvoir, telle qu’il en avait bénéficiée de son prédécesseur en 1982.
A ce titre, les réformes constitutionnelles qui seraient actuellement en cours de préparation dans le sérail, donneraient une indication sur l’opportunité et la vraisemblance de cet enjeu, qui pourrait décliner ses contours d’ici la convocation de la prochaine session parlementaire, avec en ligne de mire, la modification de certaines dispositions de la loi fondamentale. Sans être dans les secrets de Dieu, des spéculations évoquent les hypothèses de l’instauration d’un poste de vice-président de la république, qui serait dévolu à un ressortissant anglophone si jamais le président élu est francophone, et vice-versa. Il en est de même de l’élargissement de certains prisonniers de l’opération Epervier. Une liste aurait déjà été arrêtée par Paul Biya. Nous y reviendrons.
Une innovation qui pourrait induire la disparition du Sénat, 3 ans seulement après sa création. Dans le sillage des changements attendus, on parle également de la modification du Code électoral, particulièrement dans ses dispositions relatives à la mise en place de la décentralisation prévue par la Constitution du 18 janvier 1996. Des innovations qui devraient radicalement changer le visage du paysage politico-constitutionnel du Cameroun, et ramener le pays sur le chemin de la sérénité. Qui vivra verra.