Au motif de leurs absences au Tribunal, le chef de l’Etat fantôme d’Ambazonie et ses lieutenants ont vu l’audience relative à leur demande de mise en liberté être renvoyée au jeudi 1er novembre 2018.
Le leader sécessionniste et ses proches collaborateurs arrêtés au Nigeria il y a dix mois, sont-ils encore vivants ? Ont-ils été assassinés comme le font croire certains activistes de la crise anglophone ? énorme déception pour ceux qui espéraient avoir des réponses à ces deux préoccupations à la faveur d’une audience d’habeas corpus prévue jeudi 11 octobre 2018 à la Cour d’appel du Mfoundi pour statuer sur une demande de mise en liberté formulée par le conseil des sécessionnistes interpellés au Nigeria et gardés au secret à Yaoundé.
Selon des témoignages, c’est à cause d’une lenteur dans le transfert d’un document administratif, que les prévenus ont répondu aux abonnés absents à la barre. Une absence qui a poussé le président du Tribunal à reporter son verdict.
Pour trancher cette affaire, la présence des prévenus est indispensable « parce que nous sommes dans une procédure spéciale d’habeas corpus. C’est un mot latin qui veut dire en français venir avec le corps du délit. En son absence, on ne peut pas ouvrir le débat » explique Maitre Christopher Ndong, l’un des avocats des leaders sécessionnistes.
Pour justifier cette absence, le Secrétariat d’Etat à la défense (SED) où sont gardés les prévenus, indique qu’il n’a pas reçu à temps, le mandat d’extraction des accusés pour la Cour d’appel.
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« Quand nous sommes arrivés au tribunal, on a constaté à notre grande surprise que les prévenus étaient absents. Et quand nous avons soulevé ce constat devant le tribunal, l’avocat général a répondu en présentant le document d’extraction qu’il dit avoir bel et bien servi au SED. Les enquêteurs du SED n’ont pas à leur tour amenés les détenus. C’est le motif du renvoi. Nous avons dit que c’est inadmissible. Il a été demandé au ministère public et au tribunal de tout mettre en œuvre avec les moyens de l’Etat et de la loi pour les faire venir au tribunal nos clients. Pendant qu’on discutait sur la date du renvoi, le colonel qui est chargé de l’enquête au SED est arrivé. Séance tenante, il a déclaré qu’il n y’a pas dix minutes qu’il a pris connaissance de la demande d’extraction des prévenus Julius Ayuk Tabe et consorts. Ce colonel lui-même a dit qu’il sollicite un renvoi ferme avec promesse qu’il les fera venir à la prochaine audience. Donc, nous nous sommes attendus, le président du tribunal, le colonel du SED, les avocats de la défense et l’avocat général pour le renvoi à la date du 1er novembre 2018 pour production des accusés Julius Ayuk Tabe et neuf autres. Voilà ce qui s’est passé avant-hier à la Cour d’appel » détaille Maitre Chritopher Ndong.
Soupçonnés d’être les cerveaux des rebelles qui ont pris les armes pour réclamer l’indépendance du Sud-Ouest et Nord-Ouest, les deux Régions anglophones du Cameroun, Sisiku Ayuk et compagnie, arrêtés au Nigeria, sont sans jugement depuis leur transfert au Cameroun.