Il y a encore quelques jours, les journaux camerounais et internationaux ne vendaient plus cher la peau du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Certains le voyaient déjà dans les cellules de la prison centrale de Kondengui lorsqu’il a refusé de déférer à la seconde convocation des juges du Tribunal Criminel Spécial. Contre toute attente, Paul Biya qui avait donné son feu vert pour l’ouverture d’une enquête contre Ngoh Ngoh, sort de son silence et calme le jeu.

Ce qui est considéré par le camp de Ferdinand Ngoh Ngoh comme une victoire sur le réseau de Franck Biya et Mvondo Ayolo serait en réalité, un pas en arrière pour mieux sauter. Selon les informations, les services de renseignement ont informé à la dernière minute Paul Biya d’un risque d’affrontement entre les éléments du BIR réquisitionnés par Ngoh Ngoh pour le protéger et l’unité de police envoyée pour son arrestation.

C’est pour éviter un tel affrontement qui remettrait en cause le mode de gestion du pouvoir par le régime Biya que le chef de l’Etat a ordonné la suspension du mandat d’amener émis contre Ngoh Ngoh. Toutefois le chef de l’Etat tient toujours à ce que la lumière soit faite sur la gestion des Fonds Covid 19.

Le sort de Ngoh Ngoh est scellé

Selon les sources, tous les Bulu au sein du sérail ont fait allégeance au fils du président de la République Franck Biya. Au Palais de l’Unité, le directeur du cabinet civil de Paul Biya, Samuel Ayalo Mvondo est présenté comme le soutien de taille de Franck Biya.

« Il (Ferdinand Ngoh Ngoh Ndlr) n'a aucune chance de s'en sortir, vraiment aucune. », rapporte le journaliste Michel Biem Tong qui cite les autres ténors du régime qui sont derrière Franck Biya. Il s’agit entre autres de Ivo Desancio Yenwo, le patron de la sécurité présidentielle, le contre-amiral Fouda Joseph, conseiller spécial de Paul Biya et le commandant de la garde présidentielle, Raymond Jean Charles Beko'o Abondo.

En dehors de palais présidentiel, le clan Bulu contrôle également le Tribunal Criminel spécial, qui selon Biem Tong est l’instrument juridique utilisé par les supporters de Franck Biya pour régler leurs problèmes politiques. Le ministre de la justice Laurent Esso aussi a rejoint le camp de Franck Biya selon la source.
Très discret France Biya aurait déjà pris le contrôle du ministère des finances. Ses relations au ministère de l’économie sont aussi nombreuses. « L’actuel ministre de l’Économie est un ami de longue date de Ghislain Samou Nguewo qui l’a présenté à Franck Biya. Cet ingénieur formé à l’Université technique de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à Aix-la-Chapelle, en Allemagne était alors directeur général d’Afriland First Bank, la deuxième banque du pays, avant d’être propulsé par Paul Biya à la tête du ministère des Finances, sur recommandation de Franck.À la faveur du dernier remaniement, Mey est passé du portefeuille des Finances à celui de l’Économie, permutant avec Louis-Paul Motaze », rapporte Jeune Afrique.