Annoncé pour décembre prochain à Yaoundé selon plusieurs sources, ce conclave va intervenir dans un contexte de rudes dissensions au sein du parti au pouvoir.

Une autoflagellation dont la mutilation est née des mécontentements consécutifs aux dernières opérations de renouvellement des organes de base, mais aussi le durcissement de la fronde qui oppose depuis un moment, les conservateurs et les progressistes, parti de la balance.

Depuis plusieurs mois déjà, des sources crédibles font état des notes et contre-notes qui inondent le cabinet du président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Dans ces propositions qui viennent pour la plupart du Comité central de cette formation politique, il est question de définir et de circonscrire avec la hiérarchie, son agenda politique pour les mois à venir.

Selon des indiscrétions empreintes de crédibilité, le 4ème congrès ordinaire du parti né à Bamenda le 24 mars 1985, se tiendra en décembre prochain à Yaoundé. Paul Biya aurait déjà donné son accord de principe pour cette échéance, affirme un informateur. L’abondante activité observée chez les hauts responsables de ce parti, ces jours, dénote assurément de l’imminence de cette rencontre dont les enjeux outrepassent la portée nationale.

Sur le débat de l’alternance au’ sommet de l’Etat souhaitée en 2025, ce congrès va dissiper le flou sur l’identité du dauphin de l’actuel président national conformément aux lois et textes de ce parti. Même si une rumeur assourdissante égraine une liste de noms pour le fauteuil de futur président national du Rdpc, on retient cependant que l’heureux élu deviendra de facto, le candidat naturel du Rdpc à la prochaine élection présidentielle de 2025. Ce qui ouvrira alors plus grandement, la fenêtre de la visibilité sur l’alternance dans notre pays.

Ensuite, on parle d’importants amendements sur les textes qui régissent le parti. Des réformes qui pourraient intervenir sur les articles qui organisent les joutes électorales en son sein. Dans la perspective d’une refondation telle que voulue par Paul Biya, il va s’agir de repenser les blessures nées des opérations il y a peu de renouvellement des bureaux des organes de base. Dans la reconstitution de son sommier politique, le Rdpc a heurté plus d’un militant dont la plupart ont préféré quitter le navire.

Le non-respect des textes qui encadrent ces opérations, la détermination de certains responsables à imposer leurs affidés sans états de services approuvés à la tête des bureaux politiques, le monnayage des candidatures et autres manœuvres dolosives, ont conduit à la baisse du taux de sympathie du Rdpc dans sa base militante, entraînant une vague de défections.

Les décisions « controversées » de son conseil de discipline avec la radiation de Charles Messanga Nyamding ou encore de Saint Eloi Bidoung plus tôt, ont fini par trahir cette animosité qui oppose désormais les différents courants idéologiques qui gravitent autour du parti. Un fratricide qui rallonge chaque jour sa liste de victimes. Ceci dans un contexte d’émergence de nouvelles formations politiques dont l’activité indicible ne cesse de les conduire vers un plus grand maillage de l’électoral national.