Actualités of Tuesday, 7 December 2021

Source: www.camerounweb.com

Consécration : un Camerounais nommé Directeur du patrimoine mondial de l’Unesco

Lazare Eloundou Assomo Lazare Eloundou Assomo

• Il est le premier africain à occuper ce poste

• Il s’agit de Lazare Eloundou Assomo

• Il a rejoint l'Unesco en 2003

C’est une nouvelle consécration pour un Camerounais dans le système des nations unies. En effet, Lazare Eloundou Assomo a été nommé Directeur du patrimoine mondial de l’Unesco. Cette promotion a été actée par une décision d’Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco en date de ce 6 décembre. Il est par ailleurs le premier africain à occuper cette haute fonction.

Le nouveau Directeur du patrimoine mondial de l’Unesco est Camerounais, en la personne de Lazare Eloundou Assomo. A ce poste, une lourde responsabilité l’attend. C’est lui qui aura la charge de diriger les 1 154 sites actuellement inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Et il est conscient qu’il reste beaucoup à faire pour en inscrire davantage. « Beaucoup de régions dans le monde ne sont pas suffisamment représentées, notamment l’Afrique et les petits États Insulaires. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de Tour Eiffel que les sites ne sont pas importants ou n’ont pas de valeur universelle exceptionnelle. Nous allons lancer un dialogue avec tous les États pour corriger ce déséquilibre », a-t-il confié à nos confrères de Radio France Internationale (RFI).

Il va sans dire que ce compatriote, par ailleurs premier africain à occuper cette fonction au sein de l’Unesco, s’inscrit déjà dans une révolution, qui devrait offrir de la visibilité aux réalisations des Etats les moins nantis au monde.


Une carrière exemplaire, selon RFI


Lazare Eloundou Assomo a quitté le Cameroun à 17 ans pour suivre des études d'architecte et d'urbaniste en France. Il débute sa carrière en tant que chercheur associé au Centre international de la construction en terre de l’école d’Architecture de Grenoble en 1996. Ses premiers pas professionnels le portent en Afrique du Sud où il réalise des logements dans des townships. Son travail est salué par Nelson Mandela, qui se déplace sur le chantier où il travaille. « Une belle surprise, se souvient-il, et un moment qu’on oublie pas dans une vie. Il m’a invité à boire un thé car la façon que nous avions de travailler avec les communautés afin de répondre à leurs besoins correspondait à sa façon de faire. »
Lazare Eloundou Assomo rejoint l'Unesco en 2003. Il contribue à la création du Fonds pour le patrimoine mondial africain et coordonne plusieurs projets de restauration patrimoniaux en Afrique, notamment au Mozambique (la forteresse du site du patrimoine mondial d’Ilha), en Ouganda et au Mali. On lui doit l’ouvrage « Patrimoine mondial africain : une diversité remarquable », co-écrit avec Ishanlosen Odiaua et publié en 2012 par l’Unesco.

Au Mali, entre 2013 et 2016, il dirige le bureau de l'Unesco à Bamako, avec pour mission de reconstruire, de réhabiliter et de resacraliser les mausolées de Tombouctou détruits par les jihadistes. Un vaste chantier entrepris avec les savoir-faire des différentes communautés, dans des conditions de sécurité difficiles. La réussite de ce chantier patrimonial de l’Unesco a valu à Lazare Eloundou Assomo d’être décoré de la médaille de Commandeur de l’ordre national du Mali, à titre étranger. Cette mission malienne aura permis pour la première fois de faire reconnaître la destruction du patrimoine mondial comme un crime de guerre. Pour la première fois, la mission de maintien de la paix au Mali a eu pour mandat de protéger la culture. Une victoire.

« Les 50 ans de la Convention du patrimoine mondial, qui seront célébrés en novembre 2022, seront l’occasion d’une grande rétrospective mais aussi d’une réflexion collective sur les meilleures façons de faire prospérer notre démarche pour les cinquante ans à venir. Nous avons notamment deux défis à relever : d’une part rendre la liste du patrimoine mondial toujours plus représentative de la diversité culturelle et géographique mondiale ; d’autre part renforcer la protection des sites inscrits face aux nouveaux défis de notre siècle, liés au développement, aux conflits et au dérèglement climatique », a assuré Lazare Eloundou Assomo, nouveau directeur du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO