En figurant parmi les personnes qui demandent à Paul Biya de faire acte de candidature, le membre du Conseil constitutionnel Jean Fouman Akame a déjà choisi son candidat à la présidentielle prévue en fin d’année. Quitte à mettre à mal la neutralité et partant la crédibilité de toute une institution.
Originaire comme le président Biya, du sud du Cameroun, membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, Jean Fouman Akame, magistrat, fait partie des onze membres du Conseil constitutionnel mis en place en mars dernier par Paul Biya.
C’est cet organe qui aura la charge de valider les résultats de l‘élection présidentielle prévue en octobre prochain et trancher des contentieux électoraux. Une sorte de tribunal électoral ! Censés être neutres, les membres de cette institution ne devraient pas afficher leur penchant pour quelque candidat quelle que soit la pertinence de son programme ou projet de société.
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Une obligation éthique et déontologique que semble ignorer ou fouler au pied Jean Fouman Akame. Ce, en inscrivant son nom parmi les signataires d’une « motion de soutien » à Biya. « Nous demandons solennellement au Chef de l’Etat de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2018, pour laquelle il est assuré de notre soutien massif, unanime et inconditionnel », peut-on lire dans le texte.
S’il est malhonnête de cataloguer toute une institution à partir d’un individu, la position de Jean Fouman Akame pourrait tout de même renforcer les réserves des observateurs quant à la crédibilité des élections à venir au Cameroun. À plus forte raison, cette institution dite des « sages » est d’un nombre important de membres du RDPC pour un seul acteur issu du Front social démocrate (SDF), principal parti de l’opposition.
Voilà qui pourrait mettre Paul Biya dans l’embarras, car s’il y a une chose que des Chefs d’Etat aiment par-dessus tout, c’est la crédibilité des institutions qu’ils mettent en place.