Dans le cadre de la campagne contre les drogues, la sous-direction de la santé mentale au ministère de la Santé publique a mobilisé une centaine de psychologues, de psychomotriciens et d’infirmiers spécialisés dans 86 établissements scolaires de la capitale Yaoundé.
Le rôle de ce personnel bénévole est d’écouter et de conseiller les élèves enclins à la consommation des drogues en milieu scolaire. Un phénomène qui prend de l’ampleur depuis quelques années déjà. Selon Dr Laure Justine Mengue, Psychiatre, sous-directeur de la Santé mentale au ministère de la Santé publique, la commercialisation et la consommation des drogues relèvent de la santé mentale, c’est-dire d’un comportement anormal vis-vis d’une substance. Ce n’est pas fondamentalement une question médicale.
Pour elle, «lorsqu’un individu consomme de la drogue, c’est soit pour se procurer du plaisir parce qu’il est mal à l’aise, soit pour calmer une angoisse ou une anxiété afin d’être dans un état second et continuer à vivre», a-t-elle affirmé dans les colonnes de Cameroon Tribune en kiosque le mercredi 14 février 2018.
Dans le cadre de cette campagne qui a débuté le 8 février 2018, la sous-direction de la Santé mentale au ministère de la Santé publique est chargée de la définition des stratégies et des plans d’action pour le dépistage précoce, la prophylaxie et le traitement des troubles mentaux.
Elle s’occupe aussi de la formulation et de la diffusion des méthodes de prévention et de traitement simples des troubles mentaux pouvant être assurés dans le cadre des soins de santé primaires et de la médecine traditionnelle. Ainsi que de l’élaboration et de la mise en œuvre des programmes de formation des personnels sanitaire et social à la prophylaxie, au diagnostic et au traitement des troubles mentaux, apprend-on.
Toujours selon le Dr Laure Justine Mengue, à la suite de cette campagne, le volet curatif doit être développé. «Il y a un problème de communication. Beaucoup de gens sombrent dans la dépression sans pour autant qu’on sache souvent pourquoi. Le psychiatre doit être associé à toute prise en charge. Dans les hôpitaux, les instructions du ministre de la Santé relatives à la création, l’organisation et le fonctionnement des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie sont censées être rigoureusement respectées. De sorte que le personnel chargé de la lutte contre la toxicomanie soit parfaitement intégré et pleinement opérationnel», affirme-t-elle.