La retransmission radio-télévisée de l’audience du Conseil constitutionnel a créé de l’émulation auprès des Camerounais. Plus connectés que jamais pour ne rien rater.
Depuis mardi, c’est « The » rendez-vous. L’information à avoir pour vivre l’histoire ou passer à côté. Fan de droit ou pas, d’affaires judiciaires ou pas, le contentieux post-électoral en cours devant le Conseil constitutionnel dicte sa loi. Sur les ondes, devant les postes télé ou dans les fils d’actualité des réseaux sociaux. Personne ne veut manquer un bout de cette audience ouverte devant les membres du Conseil constitutionnel.
Jeunes, vieux, travailleurs, débrouillards ou badauds, les Camerounais se sont massés devant un écran de télé, accrochés à leurs postes de radio ou scotché au fil d’actualité sur les réseaux sociaux. Objectif, ne rien rater de la première audience publique du contentieux post-électoral de la présidentielle devant le Conseil constitutionnel. Au volant de son taxi, Jérôme Tatsing a mis le volume de son poste récepteur à fond. Sur les ondes du poste national de Crtv, la retransmission en direct de l’audience en cours du contentieux. Il ne dit pas un mot. Ses passagers commentent, applaudissent, piaffent ou reconnaissent la qualité des débats.
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« Il n’y a pas de probabilité que cette affaire finisse avant deux jours encore. Je rentre continuer rapidement chez moi », s’écrie l’un d’eux en descendant rapidement du véhicule au carrefour Mvog-Mbi à Yaoundé. Pareil avec Gaston. Assis à la guérite d’une structure, ce vigile quitte difficilement l’écran de son téléphone. A deux mètres du portail, l’appareil laisse échapper le son de ladite audience. « Je ne peux pas suivre en direct. Donc, je vais sur Youtube ».
Gilles s’est donné les moyens de ne pas se faire raconter cet événement. Il a prévu du crédit téléphonique pour ses données Internet. La vie virtuelle n’est donc pas en marge de cet engouement. En plus d’être l’exutoire de beaucoup, Facebook et Twitter sont les plateformes privilégiées de ceux qui ne disposent pas de poste récepteur ou sont occupés au travail. Les commentaires du direct s’y multiplient. La retransmission en live apparaît comme du pain béni A défaut, les internautes multiplient leurs talents de reporters.
A bord de taxi, dans les bureaux, les boutiques ou à domicile, les Camerounais ne sont pas indifférents à ce pan de l’histoire du pays qui se passe au Conseil constitutionnel depuis deux jours. Beaucoup se disent novices. D’autres confessent leur inscription gratuite à l’école du droit depuis deux jours. Désormais, ils rêvent d’une carrière d’avocat pour leur progéniture. Ce contentieux post-électoral de la présidentielle imprime ses marques dans l’histoire du Cameroun.
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Pas seulement dans les archives du Conseil constitutionnel, mais aussi, dans l’imaginaire des Camerounais qui ne se lassent pas d’écouter, de s’émerveiller et d’en apprendre. Ils ont découvert les subtilités du droit et se satisfont de ne pas être enfermés dans un débat de technocrates. En ce moment, le Conseil constitutionnel bat les records d’audience sur la toile et dans la vie réelle .