Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a lancé mercredi lors de la conférence semestrielle des gouverneurs de régions un avertissement ferme aux églises de réveil opérant en marge de la légalité au Cameroun.
"Force restera à la loi", a martelé le ministre dans son allocution, promettant des mesures répressives contre "ceux qui ont pour sport favori de défier l'autorité." Cette déclaration s'inscrit dans une offensive plus large contre ce que les autorités qualifient de "faux prophètes".
Cette nouvelle sortie du Minat intervient à peine une semaine après sa conférence de presse du 10 décembre, où il avait déjà ordonné la fermeture de toutes les églises non enregistrées. Le ministre avait alors rappelé que seul le président Paul Biya dispose de la prérogative d'autoriser le fonctionnement d'une église au Cameroun.
Les accusations portées par Paul Atanga Nji sont graves : selon lui, certaines églises recevraient des financements d'origine douteuse et soutiendraient des activités non autorisées par l'État. "La récréation est terminée", a-t-il prévenu, dans ce qui apparaît comme un durcissement significatif de la position gouvernementale.
L'offensive ne s'arrête pas aux déclarations. Sur le terrain, les autorités administratives sont déjà passées à l'action. À Yaoundé, le sous-préfet d'Efoulan a ainsi exigé des chefs traditionnels un recensement urgent des églises de réveil dans leurs juridictions respectives.
Cette campagne de contrôle intervient dans un contexte particulier, à l'approche des fêtes de fin d'année et à la veille des échéances électorales de 2025. Elle suscite déjà des critiques de la part de la société civile, qui dénonce une "main de fer" de l'autorité administrative.
Malgré ces protestations, le ministère de l'Administration territoriale semble déterminé à poursuivre son action de régulation du paysage religieux camerounais, dans ce qu'il présente comme une défense de l'ordre public et du respect des lois de la République.