Actualités of Monday, 13 June 2016

Source: cameroon-info.net

Contrôle routier: Un emploi illégal qui nourrit son homme

Poste de péage routier au Cameroun Poste de péage routier au Cameroun

Des civils sont régulièrement employés par les éléments de force de l’ordre du péage routier, des douanes et de la prévention routière, pour lever les herses. Pour certains civils, cet emploi bien qu’il soit illégal permet de subvenir à leurs besoins. «Je recevais chaque jour la somme de 5000 FCFA des gendarmes que j’aidais à lever la herse pendant les vacances scolaires.

En travaillant même le weekend, je parvenais à avoir 150 000 FCFA par mois pendant trois mois», affirme Isaï K. aujourd’hui instituteur, dans les colonnes du journal Le Quotidien de l’Économie de ce lundi 13 juin 2016.

En attendant sa contractualisation, nous dit-on, Isaï avait fait de cette activité sa principale source de revenus. Il a même réussi à ouvrir un bar à côté du poste de contrôle. Comme lui, le jeune Jean Claude, élève au Lycée de Lomié dans la Région de l’Est, s’occupe également de cette activité rémunératrice pour s’acquitter de ses frais de scolarité. «C’est un des gendarmes qui m’a convaincu de me lancer dans l’aide au poste de contrôle. Avec le décès de maman, le seul parent qui me restait, j’ai cédé et aujourd’hui, mes économies me permettent de subvenir aux besoins de mes frères et sœurs», se justifie Jean Claude.

Ces exemples constituent des échantillons d’un phénomène présent sur les routes, particulièrement celles de la Région de l’Est où le trafic est intense. Cette activité constitue le socle des rémunérations «obscures» dont bénéficient les civils qui y sont employés. «Nous sommes obligés de solliciter les villageois parce que nous sommes souvent face à plusieurs véhicules au même moment. Pour ne pas disperser, il a été convenu cette sollicitation. Et comme tout travail mérite un salaire, nous sommes astreints à rémunérer nos aides», expliquent les éléments des forces de maintien de l’ordre.