Le chef du village d'Idool au nord du Cameroun et plusieurs autres dignitaires, ne veulent pas seulement interdire la publication du livre "Mon père et mon destin", de Marzouka Oummou Hani, une jeune bachelière de 17 ans.

Ils ont initié un procès contre la jeune fille et la maison d'édition de son roman. Citée à comparaître devant le tribunal de Ngaoundéré, la jeune fille bénéficie de l'accompagnement d'un pool de 5 avocats.

Elle vient également de bénéficier du soutien du Réseau International des Femmes Avocates - RIFAV. Félicité Esther ZEIFMAN, avocate, secrétaire générale du Réseau vient de publier un communiqué dans lequel elle met en garde les autorités contre la pression faite sur la jeune fille.

Communiqué


"Le Réseau International des Femmes Avocates (RIFAV) dont le siège social est à Pointe Noire au Congo dénonce avec fermeté la convocation au Tribunal de première instance de NGAOUNDERE (Cameroun) de la jeune Marzouka Oummou HANI, âgée de 17 ans et élève en classe de terminale pour avoir écrit un roman dans laquelle elle dénonce les pratiques traditionnelles qui avilissent la jeune femme camerounaise de la région nord Cameroun.

Avec force, le RIFAV rappelle que :

La liberté d'expression est un droit constitutionnel au Cameroun dont le respect s'impose à toutes les autorités camerounaises : judiciaires, politiques et traditionnelles,

Le Cameroun a ratifié le Protocole de Maputo qui consacre les droits des femmes et leur protection.
Ce texte fait partie intégrante du bloc de constitutionnalité camerounais.

Avec conviction et sans réserve, le RIFAV informe les autorités politiques, judiciaires et traditionnelles du Cameroun que :

Des avocates membres du Réseau assureront la défense des intérêts de la jeune Marzouka Oummou HANI devant les instances judiciaires du Cameroun

Le RIFAV saisira toute instance internationale compétente pour connaître du cas de la Jeune Marzouka Oummou HANI.

Enfin, le Réseau International des Femmes Avocates exige des autorités judiciaires et traditionnelles de la ville de NGAOUNDERE l'arrêt immédiat de la procédure judiciaire en cours et de toutes les violences physiques et psychologiques à l'encontre de Mademoiselle Marzouka Oummou HANI".