Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef) Joseph Beti Assomo et Daoud Yaya Brahim, ministre des Armées des anciens combattants et victimes de guerre du Tchad se sont longuement entretenus le 3 octobre dernier à Yaoundé. Les deux ministres se sont concertés à huis-clos sur les questions d’intérêt commun à la frontière entre le Cameroun et le Tchad. Lors de l’ouverture des travaux, le Mindef a tenu à repréciser la nécessité d’une coopération entre les armées des deux pays.

Il a également félicité la tenue de cette rencontre qui traduit la volonté des deux Chefs d’Etat de mettre au centre de leurs priorités, les questions de paix et de stabilité en vue de faire des régions frontalières des zones de copropriété. «Nos deux pays partagent une frontière commune d’environ 1100 km. Cette réalité géographique et les défis communs dont je viens de citer quelques-uns, nous imposent la sagesse d’agir en étroite coopération et de mutualiser nos efforts pour atteindre les objectifs fixés par nos Chefs d’Etat. Je me réjouis, loin s’en faut, que nous n’avons pas attendu la présente réunion pour le faire» a précisé Joseph Beti Assomo. Avant de dire qu’«en effet, depuis environ une décennie, le Cameroun et le Tchad sont engagés dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram dans le cadre de la Force Multinationale Mixte de la Commission du Bassin du Lac Tchad dont le Poste de commandement se trouve justement à N’Djamena et qui accueille en permanence des militaires camerounais.»

A l’issue des assises, un rapport clair de la situation a été présenté. Un rapport assorti de propositions de résolution desdites situations et d’amélioration de la sécurité à la frontière des deux pays. Ainsi, la rencontre de Yaoundé a permis de passer en revue tous les défis et situations potentiellement conflictogènes. Au terme des travaux, les deux ministres sont convenus de la mise en place d’un groupe de travail mixte pour favoriser la résolution globale des problèmes transfrontaliers.

La mission de ce groupe de travail est «d’examiner rapidement à N’Djamena, à une date à convenir d’accord-partie, le projet d’Accord proposé par la partie tchadienne en vue de l’établissement d’un accord conjoint au plan sécuritaire ainsi que le projet de Mou à présenter par la partie camerounaise ; de mettre en place un mécanisme permanent d’échange d’informations ; de renforcer les contacts entre les autorités locales le long de la frontière pour que les problèmes liés à la sécurité, aux différents trafics et à la fraude douanière, puissent être maîtrisés» lit-on dans le communiqué final cosigné par les deux ministres.

S’agissant de la frontière entre les deux Etats, ils ont suggéré la poursuite et l’achèvement des travaux de sa démarcation et la relance de la grande commission mixte Tchad-Cameroun. Il est à noter que la rencontre des ministres était précédée par une réunion d’experts tenue le lundi 02 octobre. Celle-ci s’est penchée sur une évaluation de la situation sécuritaire transfrontalière commune, ainsi que des préoccupations particulières. Une réunion des Chefs d’Etat-Major des armées s’est également tenue dans l’aprèsmidi du même jour.