Les cellules anti-corruption ont été mises sur pied pour combattre ces fléaux qui gangrènent la fluidité des services publics. Malheureusement, c’est à partir de ces structures supposées incorruptibles que partent toutes les magouilles.

La corruption est un véritable serpent de mer qui hante tous les services publics et privés au Cameroun, tant dans les différents ministères, sociétés parapubliques que des structures de l’informel, ce sont les corrupteurs et les corrompus qui dénoncent ce fléau qui plombent considérablement la prospérité économique du pays. La corruption est dans la majorité des cas où elle se manifeste, adossée sur la prévarication , comme c’est le cas dans l’exécution frauduleuse des marchés publics et autres prestations de services, quand ceux qui les accordent ne cherchent plus à savoir, si les marchés ont été exécutés, dès qu’ils se sont remplis les poches avec des pourcentages.

LIRE AUSSI: Zones anglophones: des éléments du BIR deviennent incontrôlables

La corruption que nous ne voyons que chez le policier « Mange mille » est pourtant bien ancrée dans les hautes sphères de l’Etat, où les contrats que signe le gouvernement avec les partenaires étrangers, sont vampirisés par des hommes sans scrupules qui prétendent défendre la morale publique. Dans les quartiers pauvres du pays, il se dit que si tous les camerounais n’étaient pas tous les corrupteurs et des corrompus, on n’aurait pas du mal à comprendre pour quelle raison dans la gestion des mêmes dossiers, certains accusés sont en détention et d’autre en liberté.

La corruption n’est malheureusement que vue dans la rue, dans les marchés et jamais dans les bureaux feutrés où l’argent coule à flots à un rythme effréné de transactions opaques et des tripatouillages de dossiers. Les institutions qui ont été créées par le chef de l’Etat pour combattre la corruption et la prévarication jouent les rôles de gendarmes qui délestent ceux qui sont pris en flagrant délit de banditisme économique. Une situation qui amène des millions de camerounais à dire qu’il n’y aurait plus de places dans toutes les prisons du pays, si la lutte contre la corruption et la prévarication ne dégageait pas un pestant toupet de discrimination.
LIRE AUSSI: Après Macron, Paul Biya prend langue avec le Premier ministre canadien

Voir ce que font les autres sans se mirer

La corruption et la prévarication sont comme la paille que nous ne voyons que dans les yeux des autres, ou des poubelles qui pestent devant les portes de nos voisins alors que nos propres environnements sont irrespirables. Tous les domaines de la société sont concernés, des hautes sphères de l’Etat, au turbulent secteur de l’informel en passant par des milieux cléricaux où tout le monde se met à l’abri de Dieu quand arrive le moment d’adorer l’argent.

Tout le monde condamne, dénonce et accuse en se livrant au même jeu de massacre à tel point qu’aujourd’hui, non seulement personne n’est propre, mais il est aussi impossible de croire que les deux fléaux pourraient être vaincus dans un Cameroun où les gendarmes, législateurs et Magistrats pactisent avec des gangsters de tous poils.