Actualités of Tuesday, 26 June 2018
Source: cameroon-tribune.cm
Malgré une thérapie de choc prescrite par les pouvoirs publics, corrupteurs et corrompus se montrent toujours ingénieux.
La thérapie de choc prescrite par les pouvoirs publics pour combattre la corruption depuis quelques années a permis de réduire considérablement le phénomène au sein de l’administration publique.
Certaines pratiques décriées à l’époque comme l’arnaque et le rançonnement ostentatoires des usagers, la pratique de 30%... ont quelque peu diminué. Mais le fléau continue de sévir sous d’autres formes.
Certains agents publics véreux et certains usagers réussissent à trouver des parades pour parvenir à leurs fins. Le nombre et le flou qui entourent certaines procédures administratives offrent non seulement un potentiel pour la corruption mais surtout permettent à des agents publics véreux d’accroître la complexité et d’en tirer de juteux pots-de-vin.
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La rétention des documents ou la lenteur dans le traitement des dossiers, l’indisponibilité et l’inaccessibilité permanentes des agents publics sont autant des pratiques qui sont utilisées pour obliger les usagers à « bien parler » ou à « voir les décideurs ».
Ces nouvelles astuces s’opérationnalisent grâce à l’émergence de nouveaux acteurs : les démarcheurs. Ils règnent en maîtres, au vu et au su de tous, autour des administrations qui génèrent beaucoup d’actes de carrière pour les agents publics, notamment les ministères des Finances, de la Fonction publique et de la Réforme administrative, des Enseignements secondaires, de l’Education de base.
On les voit aussi agglutinés autour des délégations régionales et départementales des Transports et des Domaines et des Affaires foncières. Leur proximité (complicité) avec les agents publics tapis dans leurs bureaux parfois inaccessibles aux usagers, les a rendus incontournables.
La plupart de ces « intermédiaires » n’ont aucun lien avec l’administration publique mais certains d’entre eux, roulent carrosse.
Ils vous obtiennent le bulletin de solde en cinq minutes, moyennant une « petite » motivation. Ils se proposent de vous aider pour vos avancements et vos rappels en mémoire contre « un pourcentage ». Dans la plupart des cas, leurs services s’avèrent payants, d’où l’importance numérique de leur « clientèle ».
À la fin de la journée, ils se partagent les dividendes avec leurs complices. Ces modes opératoires qui subissent constamment une cure de sophistication prospèrent à cause des usagers dont certains veulent brûler les étapes.
Toujours pressés, ils veulent obtenir en un ou trois jours ce qui est planifié pour être obtenu sur une semaine. A coup de propositions alléchantes, ils parviennent, hélas, à leurs fins.
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Sur la voie publique, les conducteurs préfèrent graisser la patte des agents de contrôle, au lieu d’être en règle. Voilà autant des pratiques qui sont utilisées par les corrupteurs et corrompus. Elles sont moins visibles que les anciennes mais qui font autant de ravages.