Actualités of Wednesday, 15 January 2025

Source: www.camerounweb.com

Corruption à grande échelle : 2 milliards de FCFA pour la libération d’Amougou Belinga

Corruption à grande échelle : 2 milliards de FCFA pour la libération d’Amougou Belinga Corruption à grande échelle : 2 milliards de FCFA pour la libération d’Amougou Belinga

Un réseau bien huilé tente désespérément de sortir Amougou Belinga de prison, où il est incarcéré depuis bientôt deux ans dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Selon des sources fiables citées par Paul Chouta, une somme faramineuse de 2 milliards de FCFA aurait récemment été mobilisée pour corrompre des magistrats en charge du dossier, afin d’obtenir la libération de celui qui est accusé d’avoir orchestré l’élimination barbare de l'ex-directeur de la radio Amplitude FM.

Amougou Belinga doit faire face à des charges qui pourraient lui valoir la prison à vie. Depuis son incarcération à la prison principale de Kondengui, des manœuvres financières et politiques de grande ampleur auraient été déployées pour tenter de le sortir de cette impasse judiciaire. Ses proches, dont des personnalités de haut rang telles que Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de la présidence, Laurent Esso, ministre de la Justice, et Louis Paul Motaze, ministre des Finances, lui auraient promis une libération rapide, assurant qu’il ne passerait pas plus de six mois derrière les barreaux.

Pourtant, près de deux ans après son arrestation, Amougou Belinga reste emprisonné, et la situation semble s’enliser. La machine mise en place pour sa libération aurait récemment pris une nouvelle tournure avec le déblocage de 2 milliards de FCFA, un montant destiné à corrompre plusieurs responsables judiciaires, selon nos sources. Parmi eux, le directeur de la justice militaire, Djiofack Sylvestre Pascal, le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga, le juge d’instruction Misse Njone Jacques Baudouin, ainsi que la présidente de la cour d’appel du centre, Mekulu Cunégonde.

Le juge Schilick, initialement en charge du dossier Martinez Zogo, aurait été dessaisi pour avoir refusé d’obtempérer aux injonctions de Laurent Esso, visant à accorder une suite favorable à une requête des avocats d’Amougou Belinga en vue de sa libération. Incorruptible et ferme dans ses principes, le juge serait devenu un obstacle majeur pour le réseau, lequel aurait fait appel à la magistrate Mekulu Cunégonde pour prendre les rênes de cette affaire sensible.

La pression monte sur Amougou Belinga, dont l’état moral et physique semble de plus en plus affecté par son long séjour en prison. Lors de sa dernière comparution le 13 janvier 2025, il est apparu affaibli, amaigri et visiblement déprimé. Ses conditions de détention, bien qu'assouplies par des privilèges tels que des visites nocturnes, ne compensent plus le stress grandissant de voir son horizon de liberté s’éloigner jour après jour.

Ce climat tendu est exacerbé par l’état de santé de son mentor Laurent Esso, qui aurait récemment quitté le pays pour recevoir des soins en Occident, ainsi que par des rumeurs concernant la fidélité de sa compagne Mélissa, prétendument impliquée avec Mvondo Ayolo.

Face à l'incertitude et à la lenteur des procédures judiciaires, Amougou Belinga aurait adressé des menaces à ses alliés, avertissant qu’il pourrait dévoiler des informations compromettantes si rien n’était fait pour le sortir rapidement de prison. C’est dans ce contexte qu’une somme colossale a été mobilisée pour tenter de soudoyer les responsables judiciaires.

Comme le disait récemment l’avocat de la partie civile : « Ils ont pris du temps pour assassiner Zogo, qu’ils laissent le temps aux magistrats de faire leur boulot. »

L’affaire est loin d’être close.