Dans son 12e rapport annuel, la Commission nationale anticorruption (Conac) révèle que les actes de corruption ont coûté 4,623 milliards de Fcfa à l'État du Cameroun en 2022. Une nette amélioration par rapport à l'année précédente, avec une baisse significative de 89,5% par rapport aux pertes enregistrées en 2021, selon le président de la Conac, Dieudonné Massi Gams.

Les pertes financières ont été principalement attribuées aux décisions rendues par le Conseil de discipline budgétaire et financière (Cdfb), évaluées à 249,131 millions de Fcfa, ainsi qu'aux décisions du Tribunal criminel spécial (TCS), entraînant une perte de 3,875 milliards de Fcfa.

Cette amélioration notable est attribuée en grande partie à l'augmentation du nombre de dénonciations reçues par la Conac en 2022. Un total de 7,061 dénonciations a été enregistré, représentant une hausse de 5% par rapport à l'année précédente. Ces dénonciations, reçues via divers canaux, dénotent une prise de conscience croissante de la population et son engagement à lutter contre la corruption.

Le détournement de biens publics a été l'infraction majeure dénoncée, représentant 32,69% des cas signalés via le courrier administratif. Cette tendance reflète la détermination de la société à s'opposer à la malversation.

Un autre facteur contribuant à ces progrès est l'augmentation du nombre de contributions externes pour l'élaboration du rapport. En 2022, la Conac a reçu 129 contributions externes provenant de 29 départements différents, démontrant l'implication croissante de la société civile et d'autres acteurs dans la lutte contre la corruption.

Les secteurs les plus touchés par les récriminations étaient les Domaines et les Affaires foncières, suivis de près par l'administration territoriale, les Finances, l'Éducation et les Marchés publics. Ces données mettent en évidence la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de répression de la corruption dans ces domaines sensibles.

Bien que la lutte contre la corruption reste un défi majeur pour le Cameroun, les progrès réalisés en 2022 sont encourageants. Il est impératif de maintenir cet élan en continuant à sensibiliser, dénoncer et punir les actes de corruption, garantissant ainsi un avenir plus transparent et équitable pour tous les citoyens camerounais.