Actualités of Saturday, 19 March 2022

Source: www.camerounweb.com

Coulisse : voici comment s’est déroulée la désignation du nouveau Roi Akwa

Le nouveau roi  est d'ailleurs contesté Le nouveau roi est d'ailleurs contesté

Louis Din Dika a récemment succédé à son père, conformément aux règles de succession dans l’espace traditionnel Sawa. Seulement, quelques jours après son intronisation, il est contesté. L’information est révélée par le lanceur d’alerte Boris Bertolt. Cependant, il y avait des prémices à cette contestation. Aujourd’hui, le même lanceur d’alerte nous amène dans les coulisses de cette intronisation et propose un portrait du nouveau roi.



La convocation du Préfet du Wouri, Benjamin Mboutou, à prendre part aux consultations en vue de la désignation du Chef supérieur du Canton Akwa a été tenue à l’endroit des 20 Chefs des villages Akwa, des notables Bonadika (famille régnante Akwa) et des notables Boneleke. A ceux-ci ont été associés le Président du Ngondo, S.M. James Fréderic Ekwalla Essaka, le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndine, le Maire de la Commune d’arrondissement de Douala 1er, Jean Jacques Lengue Malapa et l’honorable Albert Dooh-Collins, député à l’Assemblée Nationale. Toutes ces parties prenantes citées ont effectivement pris part aux travaux qui ont eu lieu à la salle des fêtes d’Akwa le 15 mars dernier.

Dès l’entame des travaux, le Préfet du Mfoundi qui était pour la circonstance accompagné du sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er, Christophe Fofié, à donner la parole aux représentants des six foyers de la famille régnante Akwa, tous présents dans la salle. Ils ont chacun décliné leur identité et leur filiation. En application des normes coutumières en vigueur dans l’espace traditionnel Sawa, le Préfet a souhaité savoir si le défunt monarque a laissé une progéniture habilitée à le succéder. Dès lors, certains notables Bonadika ont décidé de quitter la salle. Les travaux ont été suspendus afin de sacrifier à la présentation de cette progéniture. Ils reprendront 15 minutes plus tard avec Louis Din Dika, deuxième fils de S.M. Din Dika Akwa III qui a marqué sa disponibilité et sa disposition à succéder à son père après avoir décliné lui aussi son identité.

Le préfet avait pris le soin de préciser au préalable que « la coutume ne prévoyant pas d’élections formelles, aucune candidature ne sera admise ».

La désignation de nouveau King Akwa est ainsi entérinée en accord avec les règles successorales chez les Sawa. La disposition cardinale de cette loi coutumière prévoit que la « succession se fait de père en fils selon l’ordre de primogéniture ».

Issu de la prestigieuse famille régnante Bonadika, le Prince Louis Din Dika est âgé de 42 ans. Né un 7 décembre à Douala où il passe sa petite enfance, il effectue son cycle secondaire à Bafoussam, la ville dans laquelle il obtient son baccalauréat au lycée Bilingue en 1998. Il rejoint ensuite Yaoundé pour ses études secondaires après avoir été brillamment reçu au concours d’entrée à la Faculté de Médecine des Sciences Biomédicales (Fmsb), ancien Cuss. Sa formation est sanctionnée par un diplôme en médecine obtenu en 2005. Commence alors une brillante carrière de médecin.

Pacification et développement
A sa sortie de l’école, le jeune Prince est affecté à l’hôpital régional de Limbé où il coordonne l’unité en charge des malades atteints du Vih/Sida. Il y reste jusqu’en 2009. Face au besoin grandissant de se perfectionner, il s’inscrit à l’Université d’Etat de Liège en Belgique où il s’en va faire une spécialisation en santé publique.

De retour au Cameroun en 2011, il est nommé Médecin Chef du district de Limbé. Un an et quatre mois plus tard, il monte en grade et devient le Chef de division de la brigade de santé à la délégation régionale du Ministère de la Santé du Littoral où il est notamment en charge du suivi et de l’évaluation.

Marié et père de deux enfants, docta, comme on l’appelle affectueusement, démarre une carrière à l’international en 2015. Basé au Canada, à Edmonton, dans la province de l’Alberta, il exerce comme médecin-consultant au sein de Sabin Vaccine Institute, un organisme de santé, partenaire de l’OMS et de l’UNICEF. Dès 2018, il travaille pour le gouvernement canadien comme épidémiologiste au sein d’un Programme de santé publique à destination de plusieurs villes de l’Alberta.

Très proche de son père, celui-ci l’a discrètement et à l’abri des regards préparé à la succession. C’est sans doute ce qui explique son calme, sa grande détermination, son élégante capacité d’écoute, son esprit méthodique ajouté à son sens de l’organisation. Des qualités de perfectionniste et bien d’autres que reprennent unanimement les personnes qui ont étroitement collaboré avec lui à l’Organisation générale des Obsèques Officielles de son père où il a pris une part très active, dans l’ombre.

Propulsé à la lumière, Louis Din Dika qui connait l’écosystème socioculturel dans lequel il évoluera hérite d’un Canton Akwa où il est appelé à poursuivre la tâche de pacification et de développement largement engagée par son père. La voie à suivre pour restituer à cette communauté pionnière de l’histoire du Cameroun, sa place centrale dans la ville de Douala. Une action qu’il prolongera, sans aucun doute, au sein de l’instance faîtière du Peuple Sawa, le Ngondo où il devra jouer un rôle prépondérant aux côtés de ses pairs aînés.