D'importants bouleversements ont récemment marqué le dispositif de sécurité entourant le Président Paul Biya. Alors que le chef de l'État a pris ses distances avec le directeur de la Direction de la sécurité présidentielle (DSP), le général Ivo Descencio, c'est le commandant de la Garde présidentielle, Beko'o Abondo, qui a gagné en influence dans l'entourage immédiat du président.
Il y a un an à peine, Paul Biya travaillait encore régulièrement à son bureau au troisième étage, mais ces habitudes ont changé. Désormais, il préfère travailler à sa résidence, où il a installé des bureaux pour lui-même, son fils Franck Biya, ainsi que pour le contre-amiral Joseph et le commandant de la Garde présidentielle, Beko'o Abondo. Le président se rend à ses bureaux officiels principalement lorsqu'il reçoit des invités.
Les modifications les plus significatives ont eu lieu au niveau de sa sécurité personnelle. Pendant de nombreuses années, la sécurité rapprochée du président était assurée par des éléments de la DSP dirigée par le général Ivo Descencio, en collaboration avec la Compagnie de protection de la Garde présidentielle (CPGP). Toutefois, la prééminence revenait à la DSP.
Désormais, cette dynamique a changé. Paul Biya a pris la décision de confier sa sécurité principalement aux éléments de la CPGP, qui constituent désormais le dernier rempart autour du chef de l'État. Les éléments de la DSP conservent leur statut mais sont désormais supplantés par ceux de la CPGP.
Ce changement révèle deux choses : une confiance croissante envers le commandant de la Garde présidentielle, Raymond Beko'o Abondo, et une distance qui se creuse vis-à-vis du colonel Ivo Descencio. Ce dernier n'a pas eu d'entretien avec Paul Biya depuis plusieurs semaines, contrairement au commandant de la Garde présidentielle, qui rend désormais régulièrement compte au président, y compris sur la situation sécuritaire dans le pays. Ces changements suggèrent un réalignement significatif dans les cercles de pouvoir entourant le président Biya.