Dans un exercice de réflexion intrigant, le géostratège Jean-Paul Pougala s'interroge sur les circonstances entourant le coup d'État en cours au Gabon. Bien que l'identité du nouveau leader du pays soit établie, les soupçons persistent quant à l'éventuelle implication de la France dans cette situation.
"En attendant d'être démentis, considérons que les militaires gabonais ont voulu mettre un terme à la spoliation de leur pays", suggère-t-il, mettant en avant l'idée que les forces militaires auraient pris les rênes pour mettre fin à ce qu'ils perçoivent comme un spectacle de pillage national.
Dans cette perspective, Jean-Paul Pougala s'interroge sur l'éventuelle influence de la France : "Seul l'avenir nous dira si ce coup est motivé par les intérêts du Gabon ou s'il s'agit d'un schéma classique orchestré par la France pour préserver son hégémonie."
Le géostratège aborde également les dynamiques géopolitiques potentielles. "Le nouveau cartel des pays producteurs d'uranium - Russie, Niger, Gabon sous l'égide de Rosatom - pourrait être en train de se former." Il souligne que les nations dépendantes de l'uranium devront évaluer leurs choix parmi ces acteurs.
L'analyse de Pougala évoque également la question de l'influence française sur le continent africain. "La contagion se poursuit : si la France ne se retire pas volontairement de l'Afrique, ce sont peut-être les forces militaires africaines, formées par la France, qui le feront." Il évoque la possibilité d'une intervention de la Cemac, renforçant ainsi les conjectures autour de l'intervention française.
La réflexion de Pougala s'achève par une citation de Mao Zedong qui questionne les alliances et l'alignement politique. "Tous les gouvernements africains soutenus par la France sont potentiellement en désaccord avec leurs populations." Le géostratège soulève des préoccupations sur les motifs sous-jacents des mouvements politiques et des alliances en Afrique.
En fin de compte, l'analyse de Jean-Paul Pougala offre un éclairage sur les enjeux multiples et complexes qui entourent le coup d'État en cours au Gabon, incitant à la réflexion sur les influences étrangères et les motivations locales.