Le boycott des artistes est une situation devenue très fréquente avec l'apparition de la très féroce Brigade anti-sardinards (BAS). Le mouvement de la diaspora constitué après l'élection présidentielle de 2018 a pour objectif de saboter les évènements culturels de toutes les célébrités musicales qui soutiennent Paul Biya et son régime d'une manière ou d'une autre. Plusieurs artistes ont déjà goûté à sa lame.
Cela rappelle des mauvais souvenirs au rappeur Maahlox qui a commencé par être boycotté avant même que la BAS ne soit créée. Il raconte son histoire sur les réseaux sociaux.
Je suis l’artiste de ma génération qui a été le plus boycotté et cela bien avant la BAS. Si ceux qui bavardent avaient seulement subit le un millième du boycott que j’ai eu en 10 ans, ils n’existeraient plus aujourd’hui dans le showbiz.
La première personne qui a lancé le boycott de Maahlox c’est mon propre grand frère bamiléké comme moi avec sa chaîne de télévision et ses Awards (c’est l’une des raisons qui me fait douter de vos histoires de tribalisme dans le boycott).
S’est ensuivi une série de blocage dans tous les canaux qui peuvent permettre à un artiste de survivre. 10 ans sans passer à la télé locale et sur les médias internationaux comme les autres. J’étais boycotté dans toutes les cérémonies de récompense alors que ce sont les chansons qui faisaient la pluie et le beau temps dehors.
Des arrêtés préfectoraux pour interdire mes spectacles ont été signés à l’époque. Il y avait un écriteau sur les murs de Balafon musique qui disait « il est formellement interdit de diffuser la musique de Maahlox ici » et ce n’était pas la seule chaîne de radio.
Pour avoir défendu mon frère Salatiel face à Hiro pour un contrat chez Kadji j’ai été blacklisté chez eux (mes propres frères bamiléké donc ne me parlez pas de tribalisme). Pour avoir dit que les influenceuses mangeaient du caca à Dubaï, leurs amis (leurs chauds haut placés), chefs d’entreprises m’ont fermé les portes de tous les contrats dans les entreprises et sur les spectacles important du pays et à l’extérieur. J’ai même été viré d’une boîte de nuit à vie où j’avais été agressé par l’une d’elles.
On a piraté ma chaîne YouTube et supprimé la plupart de mes chansons à succès, me faisant perdre presque tous les seuls revenus que j’avais basés sur l’exploitation de mes vidéos. Certaines personnes se demandent souvent que je prends le cœur où pour parler de certaines choses ouvertement c’est parce que « je suis mort depuis ».
Personne dans cette génération ne connaît le sens du mot boycott comme moi je dis bien personne pourtant j’ai survécu. C’est pour ça que je n’ai pas peur de donner mon avis (mon vrai avis) et si la BAS veut elle me boycotte aussi, ça ne sera pour moi qu’un boycott de plus depuis 10 ans.
Ces artistes qui pleurent aujourd’hui qu’on les boycotte à Mbeng là on tous le passeport bordeaux dans la poche. Je les ai vus dans plus d’une vidéo avec ces mêmes gens de la BAS en train de boire le vin et danser lors de soirée (quand c’était sucré là-bas avec eux ils venait nous dire ?).
Aujourd’hui ils ont leur problème entre eux au lieu de s’appeler comme ils le font souvent pour aller danser et manger ensemble ils veulent pousser les jeunes camerounais dans le piège du tribalisme alors que les gens ont faim (toutes ethnies confondues).
Ici tout a augmenté. Le chômage veut nous tuer. L’eau, l’électricité c’est le miracle les hôpitaux et les services publiques c’est le film chinois traduit en arabe. Ici la pauvreté pousse les petits frères et petites sœurs à se verser dans la facilité pour survivre. Pardon laissez-moi vous dire encore et encore que je ne crois pas au tribalisme dans cette histoire. Soyons sages, ne tombons pas dans leur piège.