Une nouvelle polémique secoue le monde du sport camerounais. Le ministre des Sports et de l'Éducation physique, Narcisse Mouellé Kombi, vient d'annuler l'élection récente de Julien Serge Abouem à la présidence de la Fédération Camerounaise de Volleyball (FECAVOLLEY). Cette décision intervient quelques jours seulement après le scrutin qui s'était tenu le 21 septembre 2024 à Yaoundé.

Dans un courrier adressé au président nouvellement élu, le ministre Mouellé Kombi déclare : "J'ai l'honneur de vous informer que l'opération de renouvellement des organes dirigeants des Fédérations Sportives Civiles Nationales est un processus harmonisé, dont le déclenchement global vous sera communiqué en temps opportun." Cette communication laisse entendre que l'élection a été organisée sans l'aval du ministère.

Rappelons que lors de l'Assemblée générale extraordinaire du 21 septembre, Julien Serge Abouem avait été réélu à la tête de la FECAVOLLEY pour un mandat de quatre ans (2024-2028). Son projet "Refondation Plus" visait notamment à professionnaliser le volleyball camerounais d'ici 2027.

Cette annulation soulève de nombreuses questions sur l'autonomie des fédérations sportives au Cameroun. Des voix s'élèvent déjà pour critiquer ce qu'elles considèrent comme une ingérence du ministère dans les affaires internes de la FECAVOLLEY. Certains observateurs établissent un parallèle avec la récente crise à la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), où l'intervention du ministre avait également été controversée.

Les critiques accusent le ministre Mouellé Kombi de dépasser ses prérogatives, arguant qu'il n'a pas le pouvoir légal d'annuler une élection fédérale. Ils craignent que cette décision ne déstabilise davantage le paysage sportif camerounais, déjà secoué par plusieurs controverses.

De son côté, la FECAVOLLEY n'a pas encore réagi officiellement à cette annulation. Julien Serge Abouem et son équipe, qui avaient été élus démocratiquement par les membres de l'assemblée générale, se retrouvent dans une situation d'incertitude.
Cette affaire soulève des inquiétudes quant à la gestion du sport au Cameroun. Certains acteurs du milieu sportif appellent à une clarification urgente du cadre légal régissant les relations entre le ministère des Sports et les fédérations, afin d'éviter de futures crises similaires.

Alors que le volleyball camerounais aspirait à une nouvelle dynamique avec le projet "Refondation Plus", cette annulation risque de freiner les ambitions de développement et de professionnalisation du sport. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l'avenir de la gouvernance du volleyball au Cameroun et, plus largement, l'autonomie des fédérations sportives face au pouvoir ministériel.