Après la réaction énergique du syndicat des médecins condamnant des coupures entre 50 000 et 200 000 dans leurs salaires, c'est le tour d'un ancien cadre du ministère de la Santé de cracher ses vérités au ministre Manaouda Malachie.

Dans cette lettre signée par cet ancien cadre du Minsanté en mode en anonyme, des vérités dures ont été dites à l'autorité.

"Monsieur le Ministre de la Santé Publique,

Je commencerais par saluer les réformes engagées par vos soins à votre arrivée à travers l'agenda de transformation du système de santé, dont le pilier sur les ressources humaines présentait des résultats fort encourageants, tout comme la gestion des épidémies ou l'humanisation des soins.

M.le Ministre, vous me permettrez donc de vous adresser ces quelques mots pour vous signifier mon mécontentement Relativement à la déliquescence sans cesse croissante du service public rendu dans votre ministère.
Usager fréquent et habitué des couloirs, j'ai pu constater la médiocrité qui s'est installée depuis quelque temps dans certains de vos services. Je ne veux tirer sur personne en particulier mais permettez-moi humblement de dire que:

En matière de gestion des carrières on observe un recul drastique.

1- Le fichier des RH semble ne plus être tenu correctement.

2- les affectations se font désormais sur une base qu'on dirait subjective et farfelue: (pas de cohérence entre les départs et les arrivées, des hôpitaux entiers vidés de leurs personnels, des personnels affectés trois fois,à 3 endroits différents dans le même texte;
des personnels mis en stage affectés, des personnels nommés affectés dans d'autres formations sanitaires).

3- les actes de carrière ont perdu leur dimension de production automatique (les avancements d'échelon et de classe qui se faisaient automatiquement font désormais l'objet d'une demande avec des monnayages à la clé).

La production d'une présence effective prend désormais des semaines voire des mois alors même que c'était fait en 48 heures il y a encore quelques mois.
Les reprises de services et retour de stages qui se faisaient automatiquement prennent de trois à six mois. Les personnels de retour de stage qui étaient affectés moins de trois semaines après leur fin de stage sont désormais tenus d'attendre à la maison pendant plus de six mois, certains attendent depuis décembre 2023; les nouvelles recrues ont mis six mois avant d'être déployées sur le terrain, alors que c'était quasi systématique.

Relativement à la gestion de la solde, les acquis sur l'automatisation de la prise en charge salariale des personnels nouvellement immatriculés ont disparu. Les personnels qui étaient pris en charge le mois suivant leur immatriculations sont maintenant tenus d'attendre plus de 4, 5 ou 6 mois pour avoir leur salaire.
Les avancements qui étaient pris en solde automatiquement, sont désormais conditionnés par des prébendes pour leur traitement.

Les dossiers de mise à la retraite, de pension de réversion ou d'invalidité connaissent désormais à nouveau des lenteurs dans les traitements avec des rejets au Contrôle Financier et dans les Services du Premier Ministre à cause de la qualité approximative de leur traitement ; des équipes expertes en la matière, sous prétexte que ces personnes étaient supposément proches de l'ancien DRH ont été purement et simplement évincées du processus, voire de la Direction. Monsieur le Ministre ça bavarde beaucoup au minsante et ces informations sont accessibles à tous les niveaux et par n'importe qui.

La Sous-direction de la solde et des pensions qui avait réussi à n'avoir aucun dossier en instance, en compte désormais plus de 3 000 en attente.
Monsieur le Ministre, il est de notoriété publique que qui n'avance pas recule et il est incontestable de constater que depuis quelques temps ,vos services et en particulier la DRH ont fait régresser le minsante de beaucoup, ruinant vos efforts de célérité et de modernisation de l'administration dont vous avez la charge. Personne ne peut se complaire dans cette médiocrité qui gangrène de façon si visible certains de vos services.

Prenez garde à ce qu'une crise plus grave ne survienne du fait de quelques incompétents à qui vous avez pourtant donné une chance. Il est aujourd'hui admis de tous que le DRH est reconnu comme hargneux quand il reçoit et innacessible dans le pire des cas. Au quartier on dit qu'il est mal élevé.

Monsieur le Ministre, comment comprendre le ranconnement permanent et quasi systématique en votre nom des responsables des formations sanitaires pour soit se faire nommer, soit se maintenir ou se faire muter ? Le comptoir est ouvert et connu de tous. Ne peut-on pas dire sans volonté de comparer les époques que pendant quelques temps ces pratiques avaient disparu ?

Je ne saurais terminer mon propos sans évoquer le harcèlement sexuel subi par toutes ces dames qui ont refusé de céder aux assauts du fameux DRH. Les pauvres sont affectées dans des contrées lointaines pour avoir dit non.
Monsieur le Ministre avant ce DRH ,il y avait quoi avant? Cette question mérite d'être posée sans état d'âme.

Une ancien de la maison devenu usager".