Actualités of Saturday, 4 February 2017

Source: camer.be

Cours du soir: ces étudiants d'un autre type

Ne pas être obligé de porter la même tenue tous les jours pour aller à l’école, se coiffer selon ses convenances, voilà quelques raisons avancées par les élèves pour justifier leur préférence pour les cours du soir. Mais, sur la question, Victoire Amougou a d’autres raisons. « A 25 ans, je trouve qu’il n’est plus aisé de porter un uniforme pour aller à l’école. Si cela arrivait, j’en serais énormément gênée, bien que je veuille vraiment obtenir mon probatoire cette année », confie la jeune mère.


« En plus de mon âge, je dois prendre soin de ma fille et effectuer les tâches ménagères toute la journée. Dès lors, le seul moment où je peux me permettre d’étudier c’est dans la soirée», ajoute-t-elle. Victoire Amougou n?est pas la seule à subir les cours du soir. Ces ainés du supérieur, surtout ceux du privé, se retrouvent confrontés à cette réalité.


D’ailleurs, dans la ville de Yaoundé, on compte par milliers ces étudiants qui débutent les cours dans l’après-midi et ce, jusque tard dans la nuit. Si certains y vont par plaisir, d’autres par contre y voient une sorte de contrainte. A l’Institut Siantou supérieur par exemple, une étudiante en comptabilité qui débute ces cours à 16 heures confie : « Ce n’est pas évident de quitter la maison à 16 heures pour se rendre à l’école. De plus, ces cours se terminent parfois très tard. »


Pour comprendre ce début tardif des cours, un personnel dans l’administration d’un institut supérieur privé de la place évoque un manque de salles de cours dans ces établissements : « Les salles dont nous disposons ne nous permettent pas de former tous nos étudiants en cours du jour. Pour cela, nous sommes obligés de prendre les toutpetits en journée et les plus grands en cours du soir », explique- t-il.


Dans un autre institut, une source informe que ces cours programmés en soirée sont pensés pour permettre à ces étudiants de trouver du travail en journée. « A partir de la licence professionnelle, les étudiants sont majoritairement des travailleurs. Nous leurs permettons alors de travailler et d’étudier plus tard. En plus, c’est avec cet argent qu’ils payent le plus souvent leurs études », confie notre source.


Des cours du soir qui causent d’énormes désagréments aux apprenants, mais aussi à leurs parents, qui y voient beaucoup de risques d’insécurité. « J’ai dû louer une chambre pour ma fille à proximité de son établissement pour éviter qu’elle ne soit victime d’une agression en rentrant toute seule dans la nuit», avoue Magloire Anaba, un parent.