Actualités of Monday, 24 July 2023

Source: L'Oeil du Sahel

Couverture santé universelle et gratuité de soins : le peuple camerounais adhère timidement

Cette coalition et l’Ong Impact santé Afrique (ISA), veulent jouer leur partition Cette coalition et l’Ong Impact santé Afrique (ISA), veulent jouer leur partition

Selon Joseph Wato, président de la coalition des organisations de la société civile pour le financement de la santé et la Couverture santé universelle (Cofis-Csu), à ce jour, seulement 97 318 personnes sont enregistrées à la Couverture santé universelle dans les dix régions du pays. Le Nord-Ouest détient la palme d’or avec 37 500 personnes, suivi de l’Ouest avec 23 439 personnes enrôlées, et l’Adamaoua avec 10 906. Le top cinq est complété par l’Est (10 101 personnes) et le Sud (7 557). L’Extrême-Nord pointe en 6ème position avec 5 328 personnes enrôlées, alors que la région du Nord ferme la queue avec seulement 238 personnes enrôlées. Juste derrière le Centre (274) et le Sud-Ouest (853). Des chiffres que la coalition minimise : « les gens adhèrent effectivement, mais il y a encore un travail de fond pour que les gens croient à la gratuité des services de soins destinés aux femmes enceintes, aux enfants de 0 à 5 ans. Mais aussi aux personnes sous dialyse, vivant avec le VIH /Sida, atteintes de tuberculose et d’onchocercose », a expliqué Odete Etame, présidente de No limit for women.

Face à cette situation, cette coalition et l’Ong Impact santé Afrique (ISA), veulent jouer leur partition pour changer la donne. « On a officiellement lancé les enrôlements à la CSU et les populations se font déjà enregistrer. Les partenaires techniques et financiers se sont également engagés. Bref, il y a toute une dynamique autour du mécanisme. Nous, en tant que société civile, avons profité de cette dynamique pour apporter notre pierre à l’édifice en permettant aux pouvoirs publics d’atteindre ceux vers qui le projet final est destiné », a indiqué Benoit Bissohong, chargé du contrôle à la Cofis, au cours d’une conférence de presse organisée par ces partenaires du gouvernement dans ce projet.

PLAIDOYER

A l’occasion, la société civile a émis des réserves sur la pérennité de la CSU, en relevant des manquements dans l’initiative, notamment l’absence d’encadrement juridique. Pour Benoit Bissohong, la loi permettrait qu’on ne parle plus de la phase 1. « Après cette première phase, on n’est pas sûr d’avoir la phase II. Alors que c’est une phase pilote en réalité. Vous imaginez très bien que si les conclusions ne sont pas bonnes, si les populations ne s'enrôlent pas, si les services qui sont octroyés ne sont pas de qualité, s’il y a des problèmes, le projet peut mourir. Mais puisqu’on ne veut pas que ce projet meurt, on voudrait que la loi encadre bien le processus. Avec la loi on est sûr que les Camerounais continueront à recevoir les soins de manière gratuite », a-t-il expliqué.

Aussi, la société civile fait un plaidoyer pour une participation du Cameroun à la réunion de haut niveau des Nations unies sur la couverture santé universelle le 21 septembre prochain à New York. « Nous voulons que le pays soit représenté à cette réunion au plus haut niveau, c’est‐à‐dire par la personne même du président de la République. Il serait aussi important qu’une forte délégation camerounaise accompagne le chef de l’Etat dans cette mission », a souhaité Joseph Wato.

Le gouvernement camerounais a lancé l’opérationnalisation de la CSU depuis avril 2023, en prolongement du programme Chèque santé implémenté prioritairement dans les régions septentrionales du pays. La première phase qui devrait durer trois ans, concerne le paludisme (enfants de 0 à 5 ans), le VIH-Sida, la tuberculose et les personnes sous dialyse. Il est question de permettre à la population d’accéder à des soins de santé gratuits et de qualité. Ainsi pour bénéficier de ce programme, les citoyens doivent au préalable s’enrôler sur le site du ministère de la Santé publique.