Ils réclament le paiement de leurs factures dues aux services rendus dans la lutte contre le coronavirus. Passé cet exercice 2020-2021, les prestataires ont peur que leur argent soit rangé dans les oubliettes.
A écouter ces dizaines de prestataires, le ministre de la Santé publique reste indifférent à leurs requêtes, malgré les initiatives prises par le ministre des Finances pour solder les comptes du Fonds spécial de solidarité nationale de lutte contre la pandémie pour l’exercice 2020. Le ministre de la Santé publique serait submergé par des requêtes venant des prestataires retenus dans le cadre de l’exécution du programme spécial de lutte contre le Covid-19.
LES MARCHES EXECUTES
Il s’agit des marchés de construction des centres de confinement dans les chefslieux des 10 Régions du pays, dont les factures attendent toujours règlement. Selon nos sources, il avait été prévu lors de la publication des avis d’appels d’offres, et même durant l’exécution des marchés, que les paiements devaient suivre dès présentation de chaque décompte. D’autant plus que les financements étaient disponibles. Selon eux, ils ont tous présenté depuis l’année dernière des décomptes liés à leurs prestations respectives, sans bénéficier en retour des paiements subséquents.
POUR QUOI LE BLOCAGE ?
Certains observateurs justifient ce non-paiement par le déclenchement des enquêtes autour des détournements supposés des fonds du Covid. Ceci, suite à la publication du rapport de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême, sur la gestion douteuse de la subvention de 180 milliards de Fcfa, reçue des bailleurs de fonds internationaux.
PISTE DE SOLUTIONS
Avec la création de la Task Force, mise en place à la Présidence de la République pour continuer le plan de riposte gouvernemental contre le Covid-19, le ministre des Finances, ordonnateur du budget de l’Etat, a cru devoir trouver une solution à ce silence. Louis Paul Motaze a adressé une lettre au ministre de la Santé publique le 20 octobre 2021 avec pour objet « liquidation des instances du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le Coronavirus et ses répercussions économiques, et sociales, au titre de l’exercice budgétaire 2020 ». Le MINFI demande au ministre de la Santé Publique de lui transmettre par bordereau, les dossiers de dépenses Covid-19, exercice 2020, pour traitement et paiement. Mais au ministère de la Santé publique, rien n’a changé, déclarent les prestataires.
LE STRESS DES PRESTATAIRES
Pour les prestataires, la situation est grave et tous invoquent l’intervention du Premier ministre ou de la Task force covid-19 pour qu’ils rentrent dans leurs frais : « C’est une situation grave qui nous a enlevé le sommeil et qui nous décrédibilise devant nos banques...si l’année-ci finit sans qu’on nous paie, ce sera la mort avec tout l’argent que nous avons investi », pleure l’un d’entre eux. Les prêts consentis pour le démarrage des travaux ont déjà généré des intérêts colossaux à même de déséquilibrer la trésorerie des entreprises concernées, qui, estiment leurs promoteurs, s’étaient engagées sur la foi du patriotisme en vue d’accompagner le gouvernement, face à une situation d’urgence qui menaçait la survie de l’Etat.
En attendant une éventuelle prise de conscience des responsables du Minsanté, les conséquences de ce refus de liquider les paiements des prestataires du Covid ne se comptent plus. Vivement que le ministre de la santé publique sorte de son silence et agisse pour que tous ces opérateurs économiques aux abois soient payés, pour que vivent leurs affaires et que vive le Cameroun. Ils méritent le salaire de leurs engagements.