• Un nouveau variant de coronavirus de souche camerounaise a été annoncé par l’IHU Méditerranée Marseille de Dr Didier Raoult
• L’information est annoncée à la veille de la CAN 2021, un événement sportif majeur de portée globale organisé dans le pays
• Le ministre de la santé Manaouda tente de rassurer l’opinion nationale et internationale
Nous l’annoncions il y a quelques heures. Un nouveau variant de coronavirus, de souche camerounaise, a été détecté en France, dans l’hôpital du controversé Dr Didier Raoult.
Baptisé variant IHU et déposé sur GISAID sous le nom de B.1.640.2, ce nouveau variant semble présenter 46 nouvelles mutations ainsi que 37 délétions.
Dans un communiqué officiel rendu public ce mardi 4 janvier, le Ministre de la Santé Publique, le Dr MANAOUDA Malachie, informe l'opinion publique nationale et internationale que « cette information est issue d'une synthèse approximative d'un document de type ‘pre-print’ c'est à dire une présentation de données scientifiques non validées ».
« L'analyse préliminaire des données présentées montre des insuffisances majeures dans la démarche méthodologique conduisant aux assertions qui en découlent. De ce fait, ces documents n'ont à ce stade, aucun statut d'évidence scientifique », indique le ministre.
« Il s'agit d'une présentation de huit cas de COVID-19 (3 adultes et 5 enfants) porteurs ce virus dont la séquence et les éléments cliniques et biologiques présentés n'en font d'ailleurs pas à ce stade un variant. Bien plus, un seul des huit cas est présenté comme ayant effectué un voyage au Cameroun sans que la chronologie des événements permettent d'établir une relation entre ledit voyage et l'infection alléguée. Bien plus, il n'est présenté ni séquence chronologique des infections des huit patients, ni élément d'analyse des contacts permettant de considérer la personne ayant voyagé au Cameroun comme cas index frisant de ce fait, une simple stigmatisation de notre pays » ; a-t-il martelé.
Le ministre de la santé rassure l’opinion que ces ‘études’ ne sont pas validées par les instances sanitaires internationales. « A cette date, ni les instances scientifiques et sanitaires internationales, ni le Conseil Scientifique camerounais n'ont apporté une quelconque validation et ne confirment la transparence de la démarche des équipes auteures de la communication en question », dit-il avant de rassurer que le Cameroun s'est doté de 24 laboratoires PCR et 4 plateformes de séquençage lui permettant de diagnostiquer les cas d'infection à COVID-19 et de participer dignement aux efforts scientifiques internationaux de surveillance épidémiologique et génomique avec la transparence et la promptitude requises en cas de menace de santé publique globale.
Aussi, le ministre regrette de n'avoir reçu des équipes de recherche auteures de la communication en question, aucune information ou sollicitation de suivi de contacts du patient présenté comme cas index, suggérant la primauté du buzz sur un éventuel intérêt de santé publique globale pour les auteurs.
Toutefois, les autorités du pays rassurent, à quelques jours d'un événement sportif majeur de portée globale organisé dans le pays, de la rigueur des mesures de surveillance épidémiologique et génomique prises par le gouvernement de la République et de ce que la situation de la pandémie est sous contrôle avec à cette date moins de 1000 cas actifs, avec 115 hospitalisations et 24 personnes sous oxygène, soit un taux de guérison de 97% et taux de létalité de 1,7%, largement en deçà des moyennes africaine et mondiale.