Actualités of Friday, 29 October 2021

Source: www.bbc.com

Covid : Delta plus, la nouvelle mutation du coronavirus à l'origine d'un nombre croissant d'infections au Royaume-Uni

Certains variants émergents sont préoccupants, mais beaucoup sont sans conséquence. Certains variants émergents sont préoccupants, mais beaucoup sont sans conséquence.

Les autorités sanitaires britanniques surveillent de près une nouvelle mutation du variant Delta du coronavirus à l'origine d'une augmentation des cas de covid.

Delta est le variant dominant dans ce pays, mais les dernières données officielles révèlent que 6% des cas de covid qui sont séquencés génétiquement sont d'un nouveau type, appelé AY.4.2 ou Delta plus.

Le variant Delta plus, qui est confirmé pour la première fois au Royaume-Uni en juillet 2021, est déjà identifié dans au moins 44 pays, selon les données du portail outbreak.info, qui rassemble les données sur le covid.

Et, selon les experts, il contient des mutations qui pourraient donner au virus des avantages de survie.

Des analyses sont actuellement en cours pour comprendre l'ampleur de la menace qu'il peut représenter.

Mais on pense qu'il est peu probable qu'il provoque un rebond accéléré ou qu'il échappe à la protection des vaccins actuels.

Il n'est pas encore considéré comme un variant préoccupant ou un variant en cours d'investigation, les catégories attribuées aux variants et leur niveau de risque.

Qu'est-ce que l'AY.4.2 ?

Il existe des milliers de types ou de variants de covid différents qui circulent dans le monde.

Les virus mutent en permanence, il n'est donc pas surprenant que de nouvelles versions apparaissent.

Le variant Delta originale est classée comme un variant préoccupant au Royaume-Uni en mai 2021 après avoir dépassé le variant Alpha et être devenu le type dominant de covid en circulation.

Mais en juillet 2021, les experts identifient l'AY.4.2.

Depuis lors, les cas de ce descendant - ou sous-lignée - du variant Delta ont augmenté lentement.

Le Delta plus comprend de nouvelles mutations affectant la protéine de pointe, que le virus utilise pour pénétrer dans nos cellules.

Jusqu'à présent, rien n'indique que la transmission de la maladie soit significativement plus importante en raison de ces changements, mais c'est un sujet que les experts étudient.

Depuis le début de la pandémie, les mutations delta plus - Y145H et A222V - ont été trouvées dans plusieurs autres lignées de coronavirus.


Analyse par Michelle Roberts,

Rédactrice en chef Santé de la BBC

Les scientifiques sont constamment à la recherche de nouvelles modifications génétiques que subit le coronavirus.

Certains variants émergents sont préoccupants, mais beaucoup sont sans conséquence.

La tâche difficile consiste à détecter, suivre et gérer ceux qui pourraient être importants.

Le Royaume-Uni est à l'avant-garde de ces tests de laboratoire essentiels et réalise jusqu'à présent plus d'un million de tests.

La première étape consiste à repérer les nouvelles mutations qui méritent d'être surveillées, comme cette nouvelle sous-lignée AY.4.2.

Ensuite, s'il y a une forte indication que les changements génétiques pourraient rendre le virus plus contagieux, il est classé comme un variant en cours d'investigation et des tests supplémentaires sont effectués.

S'il apparaît clairement que la mutation pourrait être plus transmissible et échapper à l'immunité construite par des infections ou des vaccins antérieurs, ou qu'elle pourrait provoquer une maladie plus grave, elle est placée dans la catégorie des variantes préoccupantes. Delta est actuellement dans cette catégorie.

Jusqu'à présent, les experts ne pensent pas qu'AY.4.2 soit susceptible de s'imposer, de sorte qu'il pourrait finir par s'éteindre et disparaître de la liste de surveillance.


Le professeur François Balloux, directeur de l'Institut de génétique de l'University College London, souligne qu'"il s'agit potentiellement d'une souche légèrement plus infectieuse".

"Ce n'est pas du tout comparable à ce que nous avons vu avec les alpha et delta, qui étaient 50-60% plus transmissibles. Nous parlons donc ici de quelque chose de très subtil et qui fait actuellement l'objet d'une enquête."

"Il est probable qu'il soit jusqu'à 10% plus transmissible."

"C'est bien que nous soyons conscients. C'est une excellente chose que nous ayons les installations et l'infrastructure nécessaires pour examiner tout ce qui pourrait être un peu suspect."

"À ce stade, je dirais d'attendre et de regarder, de ne pas paniquer. Il est peut-être un peu plus transmissible, mais ce n'est pas quelque chose d'absolument désastreux comme nous l'avons vu auparavant", explique l'expert.

Le gouvernement britannique déclare que le nouveau variant "est surveillé de près" et qu'il "n'hésitera pas à prendre des mesures si nécessaire".

Mais les experts ne pensent pas que cette sous-lignée soit responsable de la récente augmentation spectaculaire des cas d'infections par de covid au Royaume-Uni.

"Comme AY.4.2 est encore à une fréquence assez basse, une augmentation de 10% de sa transmissibilité n'aurait pu causer qu'un petit nombre de cas supplémentaires", explique le professeur Balloux.

"En tant que telle, elle n'est pas à l'origine de la récente augmentation du nombre de cas au Royaume-Uni", ajoute-t-il.

Le Royaume-Uni offre déjà des doses de rappel du vaccin aux personnes les plus à risque avant l'hiver afin de leur assurer une protection maximale contre le coronavirus.

Rien n'indique qu'une nouvelle mise à jour du vaccin soit nécessaire pour protéger contre l'une des variants du virus pandémique actuellement en circulation.