Le président sud-africain condamne les interdictions de voyager imposées à son pays et à ses voisins en raison du nouveau variant du coronavirus Omicron.
Cyril Ramaphosa s'est dit "profondément déçu" par cette mesure, qu'il qualifie d'injustifiée, et demande que les interdictions soient levées de toute urgence.
Le Royaume-Uni, l'Union européenne et les États-Unis figurent parmi les pays qui ont imposé des interdictions de voyager.
Omicron est classé dans la catégorie des "variants préoccupants". Les premiers éléments indiquent qu'elle présente un risque de réinfection plus élevé.
Ce variant fortement muté est détectée en Afrique du Sud au début du mois, puis signalée à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mercredi dernier.
Le variant est responsable de la plupart des infections constatées dans la province la plus peuplée d'Afrique du Sud, Gauteng, au cours des deux dernières semaines, et est désormais présente dans toutes les autres provinces du pays.
Lundi, le Japon est devenu le dernier pays à rétablir de sévères restrictions aux frontières, interdisant à tous les étrangers d'entrer dans le pays à partir du 30 novembre.
L'OMS met en garde contre les pays qui imposent hâtivement des mesures de restriction des voyages, déclarant qu'ils devraient adopter une "approche scientifique et fondée sur les risques".
Cependant, de nombreuses interdictions sont mises en place ces derniers jours dans un contexte d'inquiétude quant au variant.La directrice Afrique de l'OMS, Matshidiso Moeti, déclare dimanche : "le variant Omicron étant désormais détectée dans plusieurs régions du monde, la mise en place d'interdictions de voyage visant l'Afrique porte atteinte à la solidarité mondiale."
Dans son discours de dimanche, M. Ramaphosa souligne que les interdictions de voyage n'ont aucun fondement scientifique et que l'Afrique australe est victime d'une discrimination injuste.
- Les vaccins réduisent les risques de COVID long
"La seule chose que l'interdiction de voyager fera, c'est d'endommager davantage les économies des pays touchés et de saper leur capacité à répondre à la pandémie et à s'en remettre ", dit-il.
Il appelle les pays ayant mis en place des interdictions à "revenir de toute urgence sur leurs décisions... avant que nos économies ne subissent de nouveaux dommages".
"Les interdictions de voyage n'ont aucun fondement scientifique..."
M. Ramaphosa décrit l'émergence du variant Omicron comme un signal d'alarme pour le monde en ce qui concerne l'inégalité des vaccins - avertissant que tant que tout le monde ne sera pas vacciné, d'autres variants seront inévitables.Il n'y a pas de pénurie de vaccins en Afrique du Sud, et M. Ramaphosa exhorte davantage de personnes à se faire vacciner, affirmant que cela reste le meilleur moyen de lutter contre le virus.
Dans une déclaration antérieure, le ministère sud-africain des affaires étrangères critique vivement les interdictions de voyage, affirmant que le pays est puni - au lieu d'être applaudi - pour avoir découvert Omicron.
Omicron est désormais détecté dans un certain nombre de pays du monde, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Australie et Israël.
Dans les autres développements de dimanche :
- Aux Pays-Bas, Omicron est détecté chez 13 personnes arrivées à Amsterdam sur deux vols en provenance d'Afrique du Sud.
- Séparément, la police néerlandaise dit avoir arrêté un couple qui s'est échappé d'un hôtel de quarantaine. Selon le journal néerlandais Het Parool, l'Espagnol et la Portugaise sont arrêtés dans un avion qui s'apprêtait à partir pour l'Espagne.
- Israël interdit à tous les étrangers d'entrer dans le pays pendant 14 jours à partir de dimanche minuit.
- Le Royaume-Uni demande une réunion d'urgence du groupe des nations du G7 lundi pour discuter du nouveau variant.
- Les électeurs suisses soutiennent les mesures du gouvernement pour lutter contre le Covid, selon des résultats préliminaires