Des militants des régions anglophones ont été condamnés à de la prison au Cameroun ce vendredi 25 mai. Ils écopent de peines allant de 10 à 15 ans de réclusion pour « terrorisme » et « hostilité contre la patrie ». Leurs avocats vont faire appel.
Entre 10 et 15 ans de prison. Ce sont les peines prononcées contre six militants des régions anglophones du Cameroun. Condamnés pour « actes de terrorisme », « hostilité contre la patrie », « sécession », « révolution » et « insurrection ». Ils devront également payer solidairement une amende de 268 millions de francs CFA (près de 398 000 euros) à l'Etat et à la partie civile.
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Les avocats de la défense annoncent qu'ils vont faire appel. Ils ont fait part de leur indignation à l'annonce du verdict, à l'image de Me Claude Assira. « L'admission de culpabilité était déjà pour nous peu conforme au débat et nous n'avions pas vu démontrer de façon irréfutable et au-delà de tout doute raisonnable l'implication de chacune des personnes qui nous étaient présentées et que nous défendions, à chacune des infractions pour lesquelles ils étaient poursuivis. Les éléments avaient été indiqués un peu en vrac, sans doute par facilité », affirme l'avocat.
Et Me Claude Assira de rappeler que « dans le cadre d'un procès pénal, au demeurant criminel, il faut pouvoir apporter la preuve irréfutable des éléments et matériel et intentionnel permettant d'admettre la participation des uns et des autres aux faits pour lesquels ils étaient poursuivis. Or les débats, pour être honnête, ne l'avaient pas vraiment démontré. Et donc par conséquent, la déclaration de culpabilité nous apparaissait déjà comme étant disproportionnée ou en tout cas décalée par rapport à ce que nous avions pu suivre nous-mêmes des débats ».
A noter que dans ce procès, un des accusés a été acquitté pour « faits non établis ».
Violences en zones anglophones
De nouvelles violences signalées dans les régions anglophones du Cameroun. D'après un député de l'opposition, des forces de sécurité auraient attaqué des civils dans la localité de Menka, située dans la région Nord-Ouest anglophone du pays.
« Il y a eu des tueries à Menka par l'armée, une vingtaine de personnes sont mortes », selon les informations recueillies par Nji Tumasang, député du SDF pour la zone de Santa – où se trouve Menka. De nombreuses photos de corps sans vie circulent sur les réseaux sociaux, mais il était quasiment impossible ce vendredi, de les authentifier et de les dater.
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L'armée dénonce de son côté « une désinformation dégoûtante ». Son porte-parole, le colonel Didier Badjeck, précise que l'armée est intervenue en raison de la présence d'« un groupe de terroristes ». Il y a eu « de longs échanges de tirs » et « les terroristes ont été neutralisés », indique le colonel Badjeck.
Cette vague de violences survient quelques jours après que les Etats-Unis ont accusé l'armée camerounaise d'« assassinats ciblés » en régions anglophones et les séparatistes, de « meurtres de gendarmes ».